"La mer en son tourment, pleure les matelots
Quand sur les brisants elle éclate en sanglots
Des tempêtes l'on entend, dans le chant de l'écume
Pour ses fils disparus, ses longs remords posthumes"
voir aussi dans ce recueil "adieu vahiné" à propos d'une photo retrouvée - dernier quatrain je cite :
"...Ces images et cette voix, cette fleur et son parfum
Restées dans ma mémoire, sous cette photo jaunie
Soupirent, s’éveillent, s’animent, la nuit en symphonie
Dans l’océan du rêve où flotte l’amour défunt."
Bonjour - pour ceux qui aiment la poésie classique et versifiée, celle qui fait chanter les mots - un délicieux parfum de suranné qui rappelle une autre époque - bien loin de ce qu'on voit de nos jours
Poète assez méconnu dont la musique des mots vous emmène loin (ici en Chine, dans un long rêve 2 premiers quatrains et puis on revient (2 derniers quatrains) :
J’ai pris mon écritoire et ma plume pérégrine
Marche, m’emporte et file, légère sur le papier
Mais la pensée dérive dans un courant côtier
Et sa vague s’arrête dans l’écume chagrine.
Louvoyant sur la page du cahier-océan
Je vois une tache noire, je vire, courbe l’échine
Et mon esprit s’envole dans le Sud de la Chine,
Sur la rivière Li-Jiang avec les cormorans.
...
Au sec à marée basse, sur la grève des mots
Mon encre s’est figée sur le blanc d’une page.
Mes rêves sont asséchés, je peine sur mon ouvrage,
J’attends qu’un mascaret vienne regonfler ce flot.
Mon âme s’évapore dans un brouillard morose,
Le souffle d’une idée enflamme mon cerveau.
C’est la Muse qui me grise avec ce vent nouveau.