Quand je suis sur une affaire un peu tordue, je ne peux pas m’empêcher de la tourner et la retourner dans ma tête où que je me trouve à toute heure du jour et de la nuit. Il m’est impossible alors de me concentrer sur autre chose. C’est la marque des grands professionnels. Ce soir-là par exemple, j’essayai de voir un film à la télé. Sur une chaine assez peu regardée, il y avait Le genou de Claire, d’Eric Rohmer, l’un de ces fameux cinéastes d’avant-garde des années 60. Ce long métrage, œuvre d’une lenteur nuancée et intériorisée, était typique de l’art du maître à en croire la critique. Tout cela était certainement exact mais je zappais pourtant Le genou de Claire après un peu moins de trois minutes non sans attendre avec impatience une suite un peu plus attrayante dans laquelle on lui filmerait le cul.
– Résumons-nous, votre femme vous trompe avec votre copain, vous ne dites rien parce que vous aimez trop votre femme, et en plus, vous continuez à voir celui qui vous couvre de cornes, vous voulez me faire avaler ça ?
– C’est la stricte vérité.
– Je vais vous dire ma version des faits, elle me paraît un peu meilleure. Vous apprenez hier que votre femme a une liaison avec Cordet grâce à une indiscrétion de votre petite fille et fou de rage, vous descendez Cordet en essayant de mettre votre geste sur le dos d’un fou avec une mise en scène aussi foireuse que rocambolesque.
J’ai toujours été indigné par la lapidation des femmes et farouchement opposé à cette pratique barbare hélas encore en vigueur sous certaines latitudes. Ce jour-là pourtant, la rencontre de Marianne Cordet m’amena à nuancer mes convictions et à douter de la pertinence de l’abolition pure et simple de ce châtiment pour envisager des cas d’exception.
L’univers est en quête d’une rencontre, car tout déplacement est motivé par une jonction. Le big-bang est le détonateur de cette rencontre. La théorie de l’expansion est exacte mais je suis celui qui a décelé son mouvement latéral.
Il faut le faire...non ? Et pourtant...cette métaphore à mettre l’académie française au garde-à-vous m’a valu il y a très longtemps, alors que j’étais en seconde, les sarcasmes d’un professeur de français que je vomissais, je la ressors à son intention et si le hasard veut que cet avorton barbichu lise ces lignes, qu’il sache bien que je l’emm…, lui et sa guenon pouilleuse qui était prof aussi (de sciences naturelles).
Le dérèglement mental à son apogée… les habitants de ce pavillon ne sortent jamais. Leur cas est incurable et ils sont enfermés là jusqu’à leur mort.
Un fou est un homme qui s’écarte des quatre grands exercices auxquels l’homme sain d’esprit se soumet lors de son passage sur terre.
L’alcoolisme, par exemple, peut détruire le système nerveux et rendre idiot de façon irréversible !
Comme disent les jeunes dans leur langage appauvri et détérioré, Nono se la pète grave !
"Rien de plus rigoureux que la logique d'un fou."
Charles Régismanset.