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Citation de armand7000


L'Énigme du bonheur de Antonio Manuel
Elle avait décidé d’être folle, comme Berkeley- c’est Arnaud qui lui en avait parlé. Elle croirait que le réel n’a pas d’essence, que nos sens nous trompent, qu’il n’y a rien, le vide, le néant, comblés par une simple illusion. La solitude absolue... Et puis tiens,pendant qu’elle y était, elle décidait qu’elle non plus n’existait pas. Quelqu’un faisait un rêve où il était question d’une femme à qui on apprenait qu’elle était atteinte d’un cancer du poumon. Elle était cette femme et dans ce même rêve,imaginé par une personne qui dormait et dont elle ignorait tout, son personnage venait de décider que plus rien n’importait puisque tout n’était qu’une vaste comédie, la perception d’un décor tellement bien imité qu’on le prenait pour la réalité. Elle jouait donc un rôle.Elle avait donc récité, car elle s’était bien rendue compte que sa prestation était exécrable, devant le personnage de l’oncologue le texte qu’on lui avait demandé d’apprendre. Elle avait fait celle qui écoute les paroles du maître avec une extrême attention et un très grand sérieux et acquiescé à sa proposition de débuter le traitement par une chimiothérapie à raison d’une séance par semaine. Il lui recommandait de garder le moral, de se montrer optimiste et combattante, de se reposer tout en n’hésitant surtout pas à poursuivre une existence normale, sortir, fréquenter ses amis, aller au cinéma, au restaurant enfin continuer de faire tout ce qu’elle aimait. Elle l’avait bien sûr approuvé. C’était dans son texte.
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