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Citation de Gulag


António Ramos Rosa
Cet homme, qui vient de sortir d’une porte de pierre est un animal au cœur blessé, aux yeux embués, à la démarche vacillante. La lumière est pour lui trop intense parce qu’il la voit à travers les fleuves souterrains du sommeil. Les regards de la foule le maintiennent dans une terreur nocturne [..]. Escarpés et sinueux, tous les chemins descendent vers le fleuve. Là, près de deux colonnes, l’homme regarde l’estuaire dans son harmonieuse majesté, mais ce qu’il voit n’est plus qu’une stridente fulguration qui obscurcit plus encore la nébuleuse de son angoisse. L’homme chemine à présent environné d’une lumière précieuse, très blanche, mais dans la brume de ses yeux ne volent ni mouettes ni colombes. [..] Sa marche est une interminable fuite et sa quête une angoisse qui tournoie parmi des volutes de fumée et d’arides vertiges. Rêve-t-il en déambulant dans les ruelles et les escaliers ? Respire-t-il un autre monde qui aurait connu la rédemption ? Non, car en lui tout vacille et se perd dans un abîme de grisaille où il n’y a ni prodiges ni présences lumineuses. A présent ses pas précipités le dirigent vers une chambre où la vertigineuse lenteur des murs l’étouffera dans un cercle de solitude et de peur.
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