La fraîcheur et l’innocence de ce beau visage le consumaient d’amour mais il était pieds et poings liés. Telle une plante brûlée par le gel, il devint maigre et pâlichon. Un rien le faisait sortir de ses gonds. Elle en était un peu peinée pour lui mais ce petit jeu l’excitait. La nuit dans son lit, se repassant l’image de ce jeune homme amaigri par l’amour, elle était saisie d’émoi. Elle se retournait pour serrer contre elle son oreiller comme s’il s’était agi d’un amant. Il lui semblait que personne en ce monde n’était plus heureux ou chanceux qu’elle. Elle était si heureuse qu’elle avait envie de soupirer.