AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.33/5 (sur 145 notes)

Nationalité : Chine
Né(e) à : Nankin , 1954
Biographie :

Née de parents tous deux écrivains, Wang Anyi, enfant précoce, est capable dès l’âge de quatre ans de réciter des poèmes classiques, dont Le Chant des regrets éternels su poète Bai Juyi (IXe siècle), dont elle reprendra le titre, bien des années plus tard, pour le donner à son roman.

C’est encore une enfant quand son père, traité de droitiste en 1957, est démis de ses fonctions dans l’armée. Dix ans après, la Révolution culturelle va ranger sa mère, comme nombre d’écrivains, parmi les « esprits malfaisants ».

Elle se réfugie dans la lecture des grands écrivains chinois et étrangers, notamment Balzac.

Depuis la parution de ses premiers textes en 1976, elle ne va plus cesser de publier nouvelles, romans et essais, remportant de nombreux prix littéraires.

Le chant des regrets éternels, paru en 1995, obtiendra l’une des plus hautes distinctions chinoises, le prix Maodun, en l’an 2000. Elle est élue en 2001 présidente de l’Association des écrivains de Shanghai.

+ Voir plus
Source : www.editions-picquier.fr
Ajouter des informations
Bibliographie de Anyi Wang   (13)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Retrouvez votre livre dans notre librairie en ligne ! : La coquette de Shanghai de Anyi Wang aux éditions Picquier Pocket https://www.lagriffenoire.com/79528-romans-la-coquette-de-shanghai.html La culture décontractée !!!!! ABONNEZ-VOUS A NOTRE CHAINE YOUTUBE ! http://www.youtube.com/user/griffenoiretv/featured (merci) La boutique officielle : http://www.lagriffenoire.com #soutenezpartagezcommentezlgn Merci pour votre soutien et votre amitié qui nous sont inestimables. @Gérard Collard @Jean-Edgar Casel


Citations et extraits (98) Voir plus Ajouter une citation
Une oreillette bluetooth à l’oreille, Titi avait les mains sur le volant. Telles des lucioles, les lumières filaient de part et d’autre de la voiture. Titi savait que, sous le calme de l’avenue, le sous-sol était plein de cris, de rames de métro qui se croisaient, de pas innombrables. En revanche, sur l’avenue, le flot des voitures roulait sans bruit. Dans le calme comme dans l’action, la ville était véhémente et pleine de force. Maintenant Titi l’avait rejointe, elle en faisait partie. La voiture traversait un nouveau quartier, tout comme Titi était une nouvelle venue. Sans mesquines idées préconçues, elle aimait les quartiers neufs. A cause de leur nouveauté, il n’y avait pas de saleté, ils étaient lisses et brillants. A l’entrée d’un échangeur, un embouteillage les arrêta, mais Titi ne s’énerva pas. Dans les files de voiture autour d’eux se trouvaient des hommes ou des femmes à l’air attentif derrière le pare-brise, et parmi eux le visage de Titi. Les voitures bougèrent, se croisèrent lentement, certaines entrant, d’autres sortant, dans un grand embrouillamini, tel un courant qui aurait franchi un tourbillon, et brusquement tout redevint fluide. Quand on roulait sur l’échangeur surélevé, le spectacle était différent, les voitures passaient à mi-hauteur des immeubles et la lumière venant des fenêtres vous sautait presque au visage. Décrivant de grandes courbes, certaines voitures prenaient une sortie, d’autres rejoignaient le flot. A tâter ce pouls, disons qu’elles s’introduisaient dans le système sans pouvoir y échapper. Quand la Mercedes redescendit, les bruits de la ville l’assaillirent avec l’ampleur d’une symphonie, suscitant une émotion à fleur de peau. A présent, lumières et couleurs avaient une beauté banale, ou plutôt non, elles s’épanouissaient à l’ancienne, comprimées, superposées, en rangs serrés, couche archéologique de la ville : ils étaient dans les vieux quartiers. Les files de voiture traversèrent ce coeur de la ville, s’y frayèrent un chemin pour en sortir dans un jaillissement de lumières et de couleurs. Puis ils arrivèrent à destination.
Commenter  J’apprécie          280
Cette ville, il faut la regarder la nuit. Les lumières forment une couverture végétale. Elles recouvrent comme l’herbe les surfaces desséchées et s’épanouissent en fleurs scintillantes. Elles se réunissent et c’est un fleuve, elles s’étalent et c’est de la mousse, elles jaillissent et deviennent lucioles. On peut imaginer combien cet ensemble est luxurieux. Les hommes de la nuit sont des oiseaux nocturnes, une autre espèce d’humains. Comme ils ont grandi dans ce milieu artificiel, ils ont une autre horloge biologique, ils tournent le dos à la nature. Mais peu importe ! Ils demeurent eux aussi dans la nature, une nature de seconde main produite par la première. Savez-vous comment on fabrique des diamants artificiels ? En copiant l’environnement naturel des vrais diamants : température, humidité et minéraux… Cela ne donne-t-il pas de beaux diamants ? Grâce aux noctambules, la nuit est vivante.

Ce terme de vie nocturne semble décadent à l’oreille, comme une vie en négatif, mais elle est en réalité l’ombre de la ville.
Commenter  J’apprécie          270
Lors de leur premier rendez-vous, ils mangèrent des ailerons de requin, la deuxième fois de la langouste, la troisième du tourteau, puis des steaks, ensuite des côtes de porc, et enfin des émincés de porc au goût de poisson et une marmite de fondue variée. Assis l’un en face de l’autre, leur bol à la main, ils enfournaient le riz dans une atmosphère d’intimité. Ce n’était qu’un couple banal en train de manger, s’appuyant l’un sur l’autre pour vivre parmi la foule. Toutefois, un danger les menaçait, celui de tomber dans la prison de la vie quotidienne.
Commenter  J’apprécie          191
ce fut au tour de Tseugong de parler et Titi l'écouta. Elle prit une pose moderne, tête levée, rejetant la fumée de cigarette, bouffée après bouffée, en direction de la lampe au-dessus d'elle. La fumée s'épanouissait en fleur, ses pétales transparents s'amoncelaient puis se dispersaient, se déployaient, allaient et venaient, frôlant parfois le visage de Tseugong, le rendant flou comme la lune reflétée dans un miroir, comme des fleurs se mirant dans l'eau.
Commenter  J’apprécie          160
[...] Elle était partie pour le Japon, avait découvert les fleurs de cerisiers, écouté les japonais en parler. Elle s’était dit qu'elles étaient comme ses amours avec Jian Chiseng qui s’étaient épanouies d'un seul coup et fanées de même. Elle songea a cette beauté de la langue chinoise qui ne dit pas que les fleurs se fanent mais qu'elles font leur adieux. Quel verbe extraordinaire, vraiment, que celui-la : elles prenaient congés du ciel et de la terre, elles se disaient adieux les unes aux autres. Néanmoins, a ses yeux, les fleurs de cerisiers étaient trop chétives, trop féminines de forme comme de couleur, alors qu'avec Jian Chiseng, sa liaison avait eu la violence d'une explosion volcanique. Elle fut cependant émue par la floraison des cerisiers.
Commenter  J’apprécie          140
« Jamais ils n’oublieront combien faire l’amour dans les tremblements de la peur était délicieux .
Lutte entre la vive résistance opposée par la peur et la violence de l’attaque du désir dont leurs corps retiraient une jubilation aussi puissante que subtile ... »
Commenter  J’apprécie          150
La mousse blanche débordait des chopes de bière, comme la neige à Noël. Tseugong ne buvait pas de bière, mais du tonic, pour éviter à son corps de se déformer. Les gros ventres et les poches sous les yeux, la peau terne et blanche comme la chaux, tout cela venait de la bière.
Commenter  J’apprécie          143
"Les ruelles de Shanghai sont sensuelles, intimes comme le contact de la peau ; fraîches et tièdes au toucher, on les peut appréhender mais elles gardent leur part de secret. "
Commenter  J’apprécie          110
ls n'ont nulle part où aller pour se parler seul à seul, mais dans leur coeur ils se sont déjà fait mille et mille serments. Ils sont à la fois solitaires et dévorés d'anxiété, mais malgré leurs tourments, loin d'être pâles et défaits, ils paraissent au contraire de plus en plus robustes et florissants. Ils ont beau être à bout de patience, ils sont bien obligés de se contenir. Avec dans le coeur ce brasier auquel ils ne peuvent échapper, rien n'est plus éprouvant pour eux que de devoir supporter ce feu qui les ronge en restant impassibles.
Commenter  J’apprécie          80
La fumée du tabac ordinaire perd peu à peu de son âcreté, elle s'adoucit, mais d'une douceur piquante qui crée un état d'hébétude. Ils sont presque endormis, ne gardant éveillé qu'un fil de conscience qui se balance comme un fil de soie flottant. Ce fil de conscience éveillé s'enroule autour de leur corps détendu, sans défense, il les taquine négligemment, comme un insecte caressant qui grimpe doucement le long du petit bras d'un enfant endormi dans l'herbe fraîche sous un chaud soleil; comme un jet de lait jailli du sein maternel qui balaie doucement la tendre gorge d'un nourrisson; comme une silencieuse pluie de printemps qui imprègne la terre desséchée; comme un vent frais qui se faufile parmi les feuilles pour caresser votre corps en sueur par une nuit de canicule. Plus leur sommeil est profond, plus cette conscience se manifeste avec audace et vigueur, plus elle s'enfonce jusqu'aux régions les plus secrètes et les plus sensibles de leur corps. Elle arrive à parcourir, parler et caresser leur corps tout entier. Ils éprouvent un bien-être inconnu, leur sommeil tient de l'ivresse, il se manifeste même par de légers ronflements. Cette sensation, lasse d'avoir accompli sa tâche, s'assagit, se repose et s'endort elle aussi.
Commenter  J’apprécie          70

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anyi Wang (200)Voir plus

Quiz Voir plus

Compléter les titres

De Diderot : "Les bijoux …...."

volés
indiscrets
de la reine
précieux

15 questions
71 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..