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Citation de Charybde2


Amir était un garçon fervent.
Chaque fois qu’il passait près de la forêt, si près qu’il frôlait de la hanche et du bras les premiers arbres, il faisait trois prières :
l’une était à voix haute,
l’autre était murmurée,
et pour la dernière, plus forte mais bouche fermée,
il prenait soin d’imprimer bien noir les phrases dans son cerveau.
Des sons, des a et des o, semblaient entendus
autour – par les fougères, les buissons, les bruyères. De l’air froid passait, presque imperceptible.
Pendant qu’il répétait cette liturgie, il serrait fort les poings : tout mon corps ne pourrait être plus tendu – ça va marcher.
Au début, petit rôdeur, il reste à la lisière de la forêt, y entre rarement – seul un petit pas sur le côté, deux pas chassés, un saut de puce.
Puis gagne en audace, gagne en courage.
Un observateur avisé
– s’il y en avait un dans cette région où personne n’habite vraiment –
verrait qu’à chaque pas que fait Amir en direction de la forêt, quelque chose de son visage se perd, se dissout dans – on ne sait quoi – très obscur.
Ce très obscur d’où surgissent – quoi, tant de voyageurs.
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