AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782377560394
128 pages
L'Ogre (03/10/2019)
3.57/5   7 notes
Résumé :
Entre conte, prose poétique et roman Ariane Jousse - qui définie elle même son ouvrage comme "une forêt" - signe un premier texte d'une grande force sur les figures de l'exil, une quête poétique sur la nécessité du mouvement, de l'exode, et, de là, de l'hospitalité.

La Fabrique du rouge interroge avec beaucoup de finesse le nature même du récit de l'exil : Comment le dire, comment restituer sa puissante épique ? Est-ce même possible ?
Que lire après La fabrique du rougeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce livre.... et je n'y suis pas arrivée. Des mots, des phrases sur l'exil avec des images qui laissent supposer que quelque chose va démarrer. Mais non ; aucun fil conducteur si ce n'est la forêt et la couleur rouge......Ou alors, je n'ai rien compris!
Commenter  J’apprécie          10
Sur les chemins du rêve et de l'exil, la beauté poétique d'une fabrique industrielle et symbolique soigneusement abandonnée.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/11/25/note-de-lecture-la-fabrique-du-rouge-ariane-jousse/
Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          60
Très beau livre, tenu par une langue noble et une syntaxe tendue.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je suis là…


Je suis là, je parle.
Derrière moi sont tous ceux qui vont partir et apparaître.
Ils ne se connaissent pas,  ne se voient pas.  Viennent
d’Arménie, du Brésil, de pays nombreux et lointains. Et
nous sommes là ensemble, regardant depuis les fenêtres
vers l’intérieur de cette immense pièce vide.

Quelque chose de terrible a dû se passer. Où sont les
ouvriers qui travaillaient là ?

p.11
Commenter  J’apprécie          50
Amir était un garçon fervent.
Chaque fois qu’il passait près de la forêt, si près qu’il frôlait de la hanche et du bras les premiers arbres, il faisait trois prières :
l’une était à voix haute,
l’autre était murmurée,
et pour la dernière, plus forte mais bouche fermée,
il prenait soin d’imprimer bien noir les phrases dans son cerveau.
Des sons, des a et des o, semblaient entendus
autour – par les fougères, les buissons, les bruyères. De l’air froid passait, presque imperceptible.
Pendant qu’il répétait cette liturgie, il serrait fort les poings : tout mon corps ne pourrait être plus tendu – ça va marcher.
Au début, petit rôdeur, il reste à la lisière de la forêt, y entre rarement – seul un petit pas sur le côté, deux pas chassés, un saut de puce.
Puis gagne en audace, gagne en courage.
Un observateur avisé
– s’il y en avait un dans cette région où personne n’habite vraiment –
verrait qu’à chaque pas que fait Amir en direction de la forêt, quelque chose de son visage se perd, se dissout dans – on ne sait quoi – très obscur.
Ce très obscur d’où surgissent – quoi, tant de voyageurs.
Commenter  J’apprécie          10
À Naples, la bruine mêlée de fuel –
J’arrive, oui, et dès la sortie de l’aéroport, bus pour la piazza Garibaldi, ampleur, chaleur folle. Un vendredi soir, passé vers le port par les ruelles les petites places et les forêts de fils électriques puis ciels d’antennes, par-dessous nous et partout à côté.
Quel animal tu es ici ma petite, guidée seulement par ton désir aveugle d’avancer jusqu’à la prochaine rue qui te rapprochera de la mer
ta robe aussitôt collée à ta peau par la sueur
front trempé, nuque humide,
brutale et satisfaite.
Puis dormir.
Commenter  J’apprécie          10
Je crois que moi non plus je ne vais pas rester ici.
Je vais arrêter le commerce des faïences et du rouge, cesser de conduire des caravanes d’objets fragiles, menaçant à chaque instant de se casser.
Et partir à pied, je vais souffler un peu.
– Voilà l’histoire que raconte l’homme des Flandres à l’homme qui suit celle pour qui il a morsure de longue date.
Ça fait des mois que je marche.
Des mois que me hante le souvenir d’une horde d’animaux le souvenir d’un petit garçon
– seul humain parmi eux
rouge
et noir
courant près d’un cerf
Commenter  J’apprécie          10
Beaucoup de lierre…


Beaucoup de lierre, du lierre partout et d’autres plantes ; le
début d’une forêt. C’est à Ardâmes, dans la grande usine –
ce haut lieu du rouge qui, depuis des siècles, donne au pays
sa renommée et sa puissance.

La terre battue est rouge.
Les murs sont rouges.

Des cuves immenses, renversées au sol pour la plupart, et
d’autres dans lesquelles reste un peu de la couleur – garance,
cochenille, cinabre. Le lieu semble délaissé, mais la couleur
n’a pas séché, ne s’est pas écaillée ni ternie. Sa richesse reste
et son éclat pourrait nous aveugler.


p.11
Commenter  J’apprécie          00

Video de Ariane Jousse (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ariane Jousse
Instants et couleurs de la vie urbaine
autres livres classés : poésie en proseVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Lecteurs (12) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1228 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}