Ariane Nicolas

C'est un livre malheureusement assez mauvais. L'auteure accumule des clichés et des interprétations personnelles qui ne s'appuient sur aucune étude de population ou sociologique. Les deux seuls ouvrages fondamentaux en éthique animale cités semblent n'avoir été ni lus ni maîtrisés, et les propos des auteurs sont déformés pour composer une collection d'épouvantails assez grotesque. Les néophytes croiront sans doute apprendre quelque chose en lisant ce livre. Pour les autres, la volonté de malveillance ne pourra que sauter aux yeux, malheureusement.

Je crois que j'ai rarement lu un livre portant autant d'inepties, d'approximations, de clichés et d'insinuations dignes d'une conversation au comptoir du café des sports posées sous un langage un peu universitaire pour faire bien. L'auteure ne prend même pas la peine d'exprimer et d'assumer ses partis-pris de départ, elle les masque derrière le fameux "biais de confirmation" qui consiste à trouver dans tout ce qu'on regarde des confirmations de ce qu'on veut croire. Elle pourra par la suite écrire un essai sur l'imposture chrétienne, l'imposture bouddhiste, l'imposture de la droite, l'imposture de la gauche, l'imposture des collectionneurs de timbres. Aura-t-elle le courage d'écrire sur sa propre imposture ? J'en doute fort. Bref, un ouvrage qui polarise une fois de plus (et de trop) un espace où le débat devrait se construire de manière sereine.

Le livre est mauvais et se trouve à la limite de l’absurdité. Il est principalement bâti autour de diverses citations tirées de plusieurs œuvres. Ces extraits sont retranscrits afin de crédibiliser le point de vue de l’auteure. Cependant, beaucoup de ces passages (particulièrement ceux de philosophes engagés dans la cause animale) sont sortis de leur contexte et ne sont donc pas objectifs. C’est pourquoi, ils peuvent être mal interprétés. Malheureusement, cette déformation de l’information est probablement délibérée.

L’argumentation de l’auteure n’est également pas vraiment réfléchie. La plupart des arguments sont contradictoires, clichés, de mauvaise foi et parfois même sans rapport.

L'antispécisme, cette idéologie qui a donné naissance au mouvement végane est expliqué et discrédité dans cet essai. D'après Singer à l'origine de ce mouvement (la libération animale 1975) les animaux seraient victimes de discrimination. C'est donc le refus de toute exploitation animale, car les animaux sont capables de souffrir et d'avoir des sentiments. L'auteure essaie de montrer les dérives et des excès de cette philosophie : on parle de viol lors de l'insémination d'un taureau ! Ce livre que j'ai trouvé très intéressant m'a paru également très complexe. En effet il se base sur des références que je ne connais pas mais nous éclaire sur les dangers et incohérence de l'antispécisme. Cet essai vaut la peine d'être lu mais prenez vos stylos pour garder des idées claires !!! GB