Ariel Colonomos

La lutte contre le terrorisme est par essence préventive. Les "forces de l'ordre" - même si elles n'utilisent pas les mêmes moyens, il y a un effet de miroir entre police, services secrets et armée - cherchent à déjouer les attaques préparées par les organisations terroristes qu'elles suspectent d'agir. L'usage de la force à titre préventif - une guerre, une frappe ou un assassinat ciblé - repose sur un renseignement, le garant du succès de l'opération. Les activités du renseignement sont par nature orientées vers l'objectif de la prévention des dangers. Après le 11-Septembre, le changement de cap est notable dans ce domaine. Les membres de cette profession le reconnaissent aisément, les Etats-Unis sont passés d'un modèle "juridique" à un modèle "martial". La lutte contre l'incertitude est le coeur de l'activité du renseignement, finalement tout à fait congruente avec la prévention (...). Ce n'est pas un hasard si les fondateurs du renseignement sous sa forme contemporaine ont été des universitaires britanniques, spécialistes des sciences exactes et de physique.

Prédire, c'est aider et être aidé par le temps.