A Lopé, M. Marche revit quelques figures de connaissance, et eut le plaisir de rencontrer le docteur Lenz, dont nous raconterons un jour les voyages. M. Marche parle de ce hardi explorateur avec une pointe d'ironie, mais en faisant la différence des caractères au point de vue des origines, il est évident que les deux célèbres voyageurs ne pouvaient pas entendre les explorations de la même façon: l'un est Français, l'autre est Allemand, c'est tout dire.
La paix fut conclue - et d'abord, on enterra la guerre.
En face de ce malencontreux îlot qui avait failli nous jouer un si vilain tour, on fit un grand trou; puis chaque chef y déposa l'un une balle, l'autre une pierre à feu, un troisième y vida sa poire à poudre, etc., et lorsque moi et mes hommes, nous y eûmes jeté des cartouches, on y planta le tronc d'un arbre qui repousse très rapidement. Enfin la terre fut rejetée sur le tout, et un des chefs prononça ces paroles: "Nous enterrons la guerre si profondément que ni nous ni nos enfants ne pourront la déterrer, et l'arbre qui poussera ici témoignera de l'alliance entre les blancs et les noirs."
"Et nous aussi, ajoutai-je, nous enterrons la guerre; puisse la paix durer tant que l'arbre ne produira pas de balles, de cartouches ni de poudre."