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Critiques de Arnaud Bétend (29)
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Batchalo

Batchalo !

Bonne chance !



Février 1939 . Bohême .

Des enfants ont disparu .

Qui incriminer d'autre si ce n'est ce groupe de cikani installé depuis peu aux abords de la ville .

Villageois et Tsiganes se font face . Le ton monte . La confrontation semble inévitable .

Seulement voilà , de jeunes enfants manquent également à l'appel dans les rangs gipsy , bamboléoooo !

Josef , qui s'inquiète également pour son fils Roman volatilisé , décide de partager le quotidien de ces gens du voyage dont il ignore tout des us et coutumes . Le but ultime étant de découvrir au plus vite la raison de ces multiples évanouissements dans la nature , djobi , djoba !

Gadjo il est , gadjo il restera . La route s'annonce périlleuse en cette période de grands troubles mais pourrait bien présenter quelques bon côtés pour peu que la jolie Silenka daigne poser ses yeux de drabarni - sorcière guérisseuse - sur lui...



S'il est un sujet brûlant par les temps qui courent , c'est bien celui des roms . Daho et sa chanson de soutien «  WE à rom «  n'y ayant rien changé .

Ce magistral récit interpelle tout en éduquant , y a pas de mal à se faire du bien .

Un lourd tribut payé dans les camps nazis et c'est un autre regard porté sur une communauté décimée par l'horreur concentrationnaire la plus absolue .

L'on sent un véritable travail de recherche de la part des auteurs . Preuve en est ce dossier final , confirmant , si besoin était , ce perpétuel sentiment de malaise ressenti tout au long du récit . Difficile de se marrer à l'évocation des travaux de Mengele , d'Auschwitz-Birkenau et autres rappels du même acabit .



Des tons essentiellement ocres et c'est un ciel de plomb qui vient prendre ses quartiers d'hiver sur près de 80 planches .

L'amour , quel qu'il soit , apparaît ici comme un frêle esquif balloté par les flots tempétueux d'une Histoire aussi froidement déterminée qu'un char d'assaut de la Panzerdivision .

Triste histoire en une triste époque...

Incontournable .
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Batchalo

Février 1939, un campement de Tziganes vient de s'installer dans une petite ville de Bohème. Malheureusement, deux enfants du village ont disparu, dont celui de Josef, un policier. Très vite, la population les tient pour responsables et va les voir. Leur chef, Chachu et Silenka, une femme à fort caractère, leur expliquent que dix des leurs ont également disparus. Il n'y a plus trace d'eux à partir de l'orée de la forêt. En effet, des empreintes ont été retrouvées ainsi que des marques de lutte. Tous pensent que ces enfants ont été enlevés. Plutôt que de s'embrouiller, Josef propose aux Tziganes d'unir leur force afin de partir à leur recherche. D'abord réticents, ces derniers acceptent et ce sera le début d'un long périple pour tenter de savoir ce qu'il est advenu des enfants...



Michaël Le Galli nous offre un très bel album sur la différence culturelle, l'amitié entre deux peuples que tout oppose, la tolérance et la force qu'ils mettront ensemble pour retrouver leurs enfants. Tout comme les Juifs, les Tziganes étaient un peuple que les nazis ont voulu exterminer pendant la seconde guerre mondiale et l'on se rend compte de toute la violence que ces gens ont subie, notamment les camps de concentration. Très bien documenté sur le sujet, l'auteur nous offre ainsi une belle leçon d'histoire, une histoire dramatique et trop peu connue. Sur des tons sépia de toute beauté, un trait finement travaillé et précis et un encrage soigné, ce très bel album nous montre une fois de plus toutes les horreurs de la guerre.



Batchalo... l'horreur dans toute sa splendeur...
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Batchalo

Février 1939, dans une ville de Bohème. Les nazis enlèvent des enfants tziganes pour mener des expériences abjectes au nom de la pureté raciale. Leurs parents partent à leur recherche, accompagnés d’un « gadjo » prénommé Josef, mais ils sont rapidement arrêtées par la police et déportés au camp de travail de Lety puis à Auschwitz. Placés dans une section baptisée Zigeunerlager (camp tzigane aussi appelé « camp de famille » puisque les déportés peuvent y rester avec les leurs) ils vivent dans des conditions difficiles, notamment à cause des ravages provoqués par le typhus. Le 22 mars 1943 a lieu le premier gazage de tsiganes et dans la nuit du 1er août 1944, Himmler expédie dans les chambres à gaz les survivants du « camp de famille ».



Un album très documenté qui revient avec une grande rigueur historique sur le génocide tsigane, une tragédie qui, rappelons-le, n’a été reconnue par le parlement européen que le 3 février 2011. Un pan méconnu de l’holocauste où l’on découvre les terribles motivations du Reich : pour le docteur Ritter, chef de L’institut de recherche pour l’hygiène raciale et la biologie de la population, les tsiganes représentent un danger de dégénérescence pour les allemands. Il préconise donc dans un premier temps le rassemblement de cette communauté dans des camps de travail forcé et la stérilisation massive. Son but est d’éviter tout métissage et, à terme « d’éliminer ces êtres indignes de la société. »



Michaël Le Gali a aussi souhaité mettre en valeur les traditions propres au peuple rom, leur vocabulaire, leurs croyances, leur façon de rendre la justice, leur passion pour la musique et la difficulté pour eux, nomades dans l’âme, de se voir à ce point priver de liberté de mouvement dans les camps. Liant la petite et la grande histoire, il insère dans son récit une part non négligeable de fiction, notamment à travers le personnage de Josef, le gadjo témoin et narrateur de ce voyage au bout de l’horreur. C’est sans doute dans cette part de fiction que réside les quelques faiblesses de l’album. La voix de Josef est souvent trop « neutre », comme détachée des événements qu’elle relate, d’une froideur presque clinique. Il manque ce petit supplément d’émotion qui aurait donné à l’ensemble davantage d’ampleur.



Au niveau graphique, le dessin réaliste et le choix des tons sépia donnent une patine particulière parfaitement adaptée au propos.



Un album instructif abordant un sujet trop méconnu, qui sonne comme un hommage des plus sincères au peuple tsigane et à la tragédie qui l’a frappé. Il est juste regrettable qu’il soit plus didactique que poignant.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Batchalo

1939, Europe de l'Est. Suite à l'enlèvement d'un groupe d'enfants, un clan tzigane, accompagné de Josef, un policier dont le fils est aussi porté disparu, organise une battue. Sur leurs traces, ils voyagent à travers la Bohême, jusqu'à être internés, puis déportés à Auschwitz. Parqués dans le camp de la mort, ils dépérissent, privés de ce qu'ils ont de plus cher : leurs enfants et la liberté.
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Batchalo

Magnifique !

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Batchalo

En février 1939, dans un village de Bohême arrive un groupe de roulottes abritant des Cikani, autrement dit des Tsiganes. Ils sont des habitués des lieux, passant régulièrement dans le coin pour proposer leurs services de chaudronniers aux habitants et des liens se sont parfois tissés entre les enfants des villageois et les enfants de Rroms. Mais cette fois, l'atmosphère est tendue car deux enfants du village ont disparu depuis leur arrivée. Quand la police locale vient enquêter dans le camp, ils finissent par découvrir que dix enfants rroms ont aussi disparu. Roman, le fils de Josef, un des policiers, fait partie des disparus et son père décide de s'associer aux Tsiganes pour suivre leurs traces et tenter de retrouver les enfants, kidnappés par les Allemands pour pouvoir étudier le peuple tsigane, considéré par les nazis comme une race dégénérée …

Ce n'est pas tous les jours que le sujet du peuple Rrom dans le contexte de la seconde guerre mondiale est abordé, que ce soit en roman ou en bande dessinée. Souvent méconnu, le destin des Tsiganes sous le régime nazi a été aussi horrible que celui des Juifs, étant étudiés sans humanité par les médecins allemands (entre autres, le terrible docteur Mengele), exploités jusqu'à la mort ou bien carrément gazés dès leur arrivée en camp de concentration. Cet album met en lumière ces évènements, histoire de nous rappeler combien ce peuple a pu souffrir et continue finalement à être mal compris. Le dessin sépia est superbe, très réaliste et j'avais presque la sensation de regarder de vieilles photos ou un vieux film en lisant cette bande dessinée. Le trait est fin, parfois subtil, très détaillé mais sans lourdeur et j'ai beaucoup apprécié ce graphisme. Quant à l'histoire, elle est très intéressante, très poignante, même si je n'ai rien découvert que je ne connaissais déjà. Mais je pense que le sujet reste quand même peu connu d'une granfe majorité et j'espère qu'une telle lecture permettra à une majorité de lecteurs de BD de le découvrir. On sent que les auteurs se sont appuyés sur des recherches soignées et l'album est complété par un petit dossier pour en apprendre un peu plus sur le peuple tsigane en général et plus particulièrement sur ce qui s'est déroulé pour eux pendant la seconde guerre mondiale. On découvre des gens solidaires, très unis, très attachants, une façon de vivre et un folklore très coloré malheureusement ternis par les exactions nazies. Voilà une lecture que j'ai trouvé enrichissante et émouvante !
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Batchalo

En 1939, dans une petite ville de Bohème, deux enfants tchèques disparaissent. Or au même moment un groupe de "Zigueuner" stationne là. Ces "rroms" (ou "voleurs de poules", comme ils sont parfois - encore - appelés) deviennent des suspects privillégiés, d'autant plus qu'ils s'apprêtent aussitôt à quitter les lieux, en pleine nuit... Ils prétendent vouloir quitter la ville pour aller rechercher certains de leurs propres enfants, qui auraient aussi disparu sans explication.



Commence alors une longue recherche des jeunes disparus, à travers une Europe sous domination fasciste. Or le régime hitlérien, et beaucoup parmis ceux qui agissent sous sa protection ou sous son influence, considèrent ou doivent considérer les tsiganes comme des êtres ethniquement impurs, presque aussi indésirables que les Juifs ...



Cette histoire poignante et magnifique rappelle des épisodes douloureux, et en partie méconnus, des années de la seconde guerre mondiale en Europe. Un dossier explicatif de six pages en fin d'ouvrage situe parfaitement l'histoire de ces enfants disparus et de leurs familles dans ce contexte historique, tout en amenant le lecteur à s'interroger sur la situation actuelle des Roms. J'ai lu cette postface après une vingtaine de page de la bande-dessinée : à ce stade du livre, ceci a peut-être supprimé un peu du suspense ménagé par son auteur mais m'a surtout permis de mieux comprendre son propos.



Le graphisme en lui-même (formes et contours) est agréable. Toutefois, la lecture de l'album (et même celle du dossier) est rendue fastidieuse par le sépia, que j'ai trouvé plutôt désagréable. La couverture en est une illustration, mais ces coloris sont plus ardus à regarder pour les planches comportant des détails que pour un paysage en grand format.



Malgré cette réserve, je recommande la lecture de cette bande dessinée, pour son intrigue, et surtout pour son intérêt historique.



---- Un grand MERCI à Babelio (Masse Critique BD du 13/12/2012) et aux éditions Delcourt.
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Batchalo

Raconté comme un polar, avec même un policier comme personnage principal, avec aussi ses accès sentimentaux entre Josef le gadjo et la ténébreuse rebouteuse Silenka la romni, cet album dense est un véritable document et un récit passionnant.
Lien : http://www.auracan.com/album..
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Batchalo

L'histoire […] se veut émotionnellement convaincante par le fait qu'elle témoigne d'exactions particulièrement ignobles perpétrées sur des êtres humains par d'autres êtres humains. Le réalisme [du] dessin est pour le moins remarquable et démontre déjà une maîtrise du trait subjuguante.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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