Durant ces lentes caravanes, le jeune homme (...) avait appris à aimer la nature, le profond de son mystère. Rien ici n'était fixe, même les dunes se déplaçaient au gré du vent. Comment croire encore que les heures soient une mesure univrselle ? Elles se dilataient à l'infini. Verken savourait cette soumission au temps nomade. La vie sans jours ni nuits, scandée par les heures de marche et de pause, les tours de veille et les courts sommeils. Elle se mesurait à la fatigue des chevaux, à la distance entre deux points d'eau. Les grandes interrogations n'avaient pas leur place; Son existence s'était resserrée autour de gestes simples. Un état brut. Le vent, c'était commode, emmenait tout.
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