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Citation de shousoun


Il m’entraîna le long des remparts, sauta par-dessus un muret, dégringola deux mètres plus bas, et m’indiqua une ruelle oubliée, pavée de façades de cafés disparus, au fond de laquelle s’ouvrait un corridor serpentant entre les immeubles.
- La nature à horreur du vide, Spinoza. Tous ces interstices, tous ces entre-deux sont le lit naturel du passage secret.
Il balaya la ville d’un grand geste de la main :
- Notre cité n’est qu’un amas de secrets lovés. C’est dans ces replis que les gens vivent vraiment leur vie. C’est dans sa cave à petit train que Madame Brindille a connu les moments les plus intenses de son existence. C’est couché contre la pierre, les yeux plantés dans les moulures de son plafond préhistorique, que Monsieur Brindille a savouré le meilleur. Et que dire des cabanes au fond des jardins, où s’entassent mille et un bibelots qui comptent comme autant de trophées, des caves où se trament des œuvres fécondes, des chambres dissimulées dans des plafonds où se vit l‘amour le plus authentique ? En comparaison de ces havres subtils, les salles à manger, les cuisines et les chambres de nos demeures ne sont que des espaces vides, où l’on fait simplement semblant d’exister, de s’aimer, de se connaître. C’est passé certaines heures, fermé certaines portes, descendu certains escaliers que les cœurs s’ouvrent et que le feu de la passion, de l’enthousiasme se rallume, comme on ranime la braise après la cendre. [p. 123/124]
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