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Citation de Tempsdelecture


Il faisait beau mais froid dehors tandis que je déambulais d’un pas incertain vers le nord-ouest, encore embrumé par le talc de la veille. Janus m’avait donné du bon temps et s’il y avait quelque chose à sauver de ce naufrage, fût-ce à mes dépens, elle pouvait bien s’y essayer, sans rancune.

A force de zigzaguer sur Bleecker, je suis finalement arrivé à Abingdon Square. J’y ai retrouvé une ribambelle de jeunes mères, d’enfants, de vieux, de clodos, de cages à écureuils et de balançoires. J’aurais dû prendre plus de vêtements, je m’étais encore une fois enfui avec ce que j’avais sur le dos et rien d’autre. En fouillant mes poches, j’ai vu que j’avais claqué à peu près tout mon salaire dans la coke. Ainsi, faute de projets immédiats, je suis resté assis un moment, attendant que quelque chose vienne ou qu’autre chose se passe. J’ai regardé une femme chargée de sacs nourrir des pigeons et des ados qui portaient des jeans de marque.

J’ai acheté une barre chocolatée, décrété que c’était mon petit-déjeuner et je l’ai mâchonnée en traversant West Village en direction de la station du F. En passant devant le vieux restaurant ou j’avais rencontré Sarah un an plus tôt, j’ai pris conscience de la vitesse à laquelle j’avais dégringolé. Je suis arrivé à la Quatorzième Rue, j’ai payé un jeton pour le métro. Une fois dans le long tunnel urineux qui relie le quai de l’IRT et celui de l’IND, je me suis souvenu que la dernière que j’avais emprunté ces couloirs, c’était quand j’allais avec Helmsley à la soirée des étudiants de Columbia. Un bon moyen de savoir que vous avez passé trop de temps dans une même ville, c’est quand un endroit sur deux vous évoque un souvenir triste.
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