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Citation de coco4649


Une rose des vents pour l’Islande
5.
  
  
  
  
    L’aile de la pluie planant sur le jour,
le fluide plumage de la pluie,
ses doigts blancs et froids, qui rampent
sa main plein d’un sombre déluge.
    Des gorges qui se gargarisent dans le sol
(les vers écoutent au fond de leur trou),
les pierres qui tournoient dans une odeur
de peau roussie, de paille carbonisée...
    Seule, l’herbe que lèche l’eau
ne se laisse pas dominer : elle ressuscite
comme la faim, agitant toutes ses langues.
    Les chevaux sucent le froid de leurs dents
et fument d’humidité, comme près d’un feu :
chevaux qu’une main effarouche
autant que le tonnerre, et qui se cabrent
droits comme une chute d’eau ; chevaux
qui galopent par les pentes escarpées
pareils à des oiseaux ;
chevaux qui boivent dans le courant
sans craindre le bruit de l’eau :
chevaux inutiles, ensauvagés comme l’herbe,
l(herbe qu’ils paissent, hors de l’atteinte
de la faux, de la main, colorant les versants
de la montagne à larges tracés vert-clair,
sillons pâles de l’eau tarie.


/Traduit du suédois par Jean-Clarence Lambert
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