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Citation de Leg12


Jedla, cette année-là, avait surgi dans notre lycée avec son air d'étrangère.
Je l'avais trouvée belle, et je l'avais aimée. J'avais inventé mille prétextes pour l'approcher ; elle s'était longtemps dérobée avec une aisance un peu méprisante. Pour la première fois, un être me résistait. Pendant longtemps, il n'y eut rien, rien dans ma vie d'alors, une vie d'enfant encore studieuse ; rien, sinon ce besoin anxieux que j'avais d'elle, auquel je ne comprenais rien.
Vint le jour où elle s'ouvrit à moi. C'était une veille de vacances, le moment des adieux. Je n'aimais pas dire adieu, même à des étrangers. C'était une de mes lâchetés : je faisais semblant de croire que je les quittais pour un jour, une heure. Avec Jedla, je ne le pouvais plus. Je serrai d'abord beaucoup de mains : puis il y eut des sourires, des phrases, des promesses vagues, pour rendre les adieux plus ouatés. Et soudain, ce fut elle.
Cela se passa vite. Je lui tendis d'abord la main machinalement, comme aux autres. Mais elle me regarda. Je ne vis que son visage, près du mien. Je m'entendis dire, pleine d'émoi :
— J'aimerais t'écrire, te revoir...
Elle me sourit pour la première fois. Son sourire était réconfortant, sa poignée de main également.
— Avec plaisir, dit-elle. J'en serai heureuse moi aussi.
Nous étions, je ne sais pourquoi, seules soudain. Nous échangeâmes nos adresses ; il me semblait vivre dans un rêve. Quand je retournai chez moi, le soir, j'étais exaltée, heureuse comme après un premier rendez-vous.
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