Cœur pur
Je n'ai ni père ni mère,
Ni dieu, ni patrie,
Ni berceau, ni linceul,
Ni baiser, ni maîtresse,
Voilà trois jours que je mange
Ni beaucoup ni peu.
Mes vingt ans, c'est ma puissance,
Mes vingt ans, je les vends.
Si personne ne les veut,
Que le diable les prenne.
Le cœur pur je force les portes,
Et s'il faut, la mort j'apporte.
On m'attrape et on me pend,
En terre bénie on m'étend,
De la mort la mauvaise herbe
Pousse sur mon cœur superbe.
(P47)