Audie Murphy

L’auteur acquit la célébrité bien avant la publication de son livre (1949) car il s’agit d’Audie Leon Murphy qui fut le soldat américain le plus décoré de la deuxième guerre . Il fait partie des personnages mythiques de l’histoire américaine . Cette célébrité lui ouvrit les portes d’Hollywood ; il devint acteur et joua dans quarante-deux films, en majorité des westerns. En 1954, il interpréta son propre rôle dans le film éponyme tiré de son livre.

Le livre évoque les combats du jeune soldat, engagé à dix-huit ans au sein de la 3ème Division d’Infanterie Américaine ( 15 ème régiment, Compagnie B). Il débute son récit par la campagne de Sicile (1943) et c’est là une chose assez curieuse car il avait intégré son unité lorsqu’elle combattait en Afrique du Nord peu avant. Il évoque ensuite la campagne d’Italie (1943-44), le débarquement de Provence (15 août 1944) et les combats qui ont suivi. L’auteur termine son récit par le franchissement de la Ligne Siegfried en 1945 après avoir évoqué les combats survenus durant la campagne Vosges-Alsace (1944-45) au cours de laquelle, juché sur un char en flammes, tirant avec la mitrailleuse .50 de superstructure, il arrêta seul une attaque allemande après avoir ordonné à sa compagnie de se replier . Suite à cette action, il s’était vu décerner la Médaille d’Honneur du Congrès.

Entré au service comme simple soldat, Audie Murphy termina la guerre avec le grade de lieutenant. Après- guerre, atteint de ce qu’on appelle de nos jours « Stress Post Traumatique », il dormait avec un pistolet chargé sous son oreiller. Faisant régulièrement des cauchemars liés à la guerre, il lui est arrivé de prendre l’arme et de tirer dans la chambre. Ayant survécu à de multiples dangers et ayant reçu plusieurs blessures durant la guerre (dont une causée par l’explosion d’un obus de mortier à ses pieds), il disparut dans un accident d’avion en 1971.

Ce livre décrit la vie du fantassin au jour-le-jour : les combats, la peur omniprésente, la fatigue, les conditions climatiques qui rendent l’existence plus pénible encore…. Comme celui cité plus avant, il est d’un style très plaisant. Le texte est sobre et ponctué de nombreux dialogues. L’auteur décrit les combats de façon claire et illustre bien les relations qui unissent les soldats dans cet enfer des hommes.

Bien qu’il fût un héros, il ne se met pas en avant par rapport à ses camarades. Il fait quelques fois part de sa lassitude et ose avouer sa propre peur, la décrivant comme : « Une main glacée qui lui tord les entrailles». Nombre de critiques littéraires aux USA considèrent ce livre comme le meilleur récit de guerre de son époque. Le scénariste du célèbre film « Il faut sauver le soldat Ryan » s’en inspira. Il déclara y avoir trouvé les meilleures descriptions de combats, de l’état d’esprit des fantassins et de la camaraderie au front.

Plusieurs photos extraites du film agrémentent le texte.