Augustin Pochol

Matin, 10H30 au printemps, le recueil de poèmes d’un jeune homme voit le jour, accompagné par les cloches de la Cathédrale qui résonnent entre les murs d’un internat du Vieux-Lille. Le silence au cœur de cette bâtisse coupée du monde, n’est « jamais parfait », mais de là vient son charme, et son exhortation à l’écriture. Avant de fouler les pavés du Nord, sa plume s’est développée parmi les paysages de son village picard, dans l’enceinte de l’école au Cœur Immaculé de Marie, ainsi que dans l’établissement Saint Riquier où il poursuivit sa scolarité.

Son premier amour, Charles Baudelaire, le poussa à se confronter au monde poétique ; après avoir participé à plusieurs concours de nouvelles, et ce ne sont pas les remarques acerbes d’une professeure de français qui auraient pu abattre ce passionné rêveur. Ainsi naquit Le bal des Roses Mortes. Pourtant, loin d’en rester là, son entrée en Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles (AL) en spécialité Lettres Modernes l’a amené à dialoguer avec de plus en plus de chefs-d’œuvre littéraires, y faisant pousser « les fleurs du mal (dans sa) chambre ».

A 20 ans, Augustin Pochol publie donc son premier recueil de poésie, Rien d’autre que le silence, et par-tage avec nous, lecteurs, toute sa beauté, sa sensibili-té, et son silence.



Rien d’autre que le silence, c’est selon l’auteur « Le silence. 3 parties. L’inspiration. L’amour. L’art. »

L’inspiration, c’est un parfum trompant une émotion, c’est un détail quelconque créant un monde. Elle semble aller chez ce jeune écrivain, de la douce brise d’une fin de journée, à l’épine orageuse transperçant un ciel lourd d’été. L’inspiration se trouve là où nous la désirons, aussi fantasmagorique ou réelle qu’elle puisse être ; comme le montrent ces Vomis littéraires.



L’amour, quant à lui, ne ressemble pas aux sonnets de Ronsard ou de Pétrarque, ce n’est pas la femme qui brûle, mais ce qui se trouve autour d’elle ; entourant les amants d’une fumée silencieuse. Les Premiers Poèmes D’Amour sont ceux qui font que le cœur s’arrête, c’est la lueur d’une femme dans une atmos-phère presque tropicale. La chaleur de l’été pèse sur un amour qui jure l’éternité, rendant graciles et légers ces sentiments évoqués. C’est une contemplation.



Et si les êtres vivants deviennent silencieux, les œuvres d’art prennent vie, avec les Tableaux vivants. Vous êtes vous déjà imaginé la vie que mènent les êtres colorés, figés dans de multiples textures ? La peinture se mue, craquèle sous les mots d’un poète, les statues brisent leur bronze, percées par la plume ; et c’est un monde endormi que réveille l’artiste flânant de musées en musées.



Ce recueil est comme le vent chaud qui caresse notre peau le temps d’un instant silencieux, où le vent ne fait plus qu’entendre son souffle, un son indescrip-tible, mais qui représente à la perfection ce mutisme. Les poèmes d’Augustin Pochol se font entendre, ils résonnent en nos cœurs, ils chantonnent dans nos têtes et certains vers ne peuvent s’oublier. Pourtant, ils décrivent à merveille un silence, qui peut être à la fois apaisant et marmoréen. C’est une alternance et douceur et de douleur, où l’absence de bruits n’est pas réelle, mais créée par un vague sentiment de tranquillité, même au cœur de l’angoisse. Ses mots sont épar-pillés entre des instants vécus, d’autres rêvés ; où flâne une nuée d’ombres littéraires et artistiques, allant de Goethe à Mishima, en passant par Char, Monet ou encore Hopper. Ce recueil est un bijou de poésie con-temporaine, dont nous ne pouvons pas nous lasser.



Disponible via le site TheBookEdition.Com : https://www.thebookedition.com/fr/rien-d-autre-que-le-silence-p-384035.html
Lien : https://www.thebookedition.c..