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Citations de Aurélie Foglia (43)


Aurélie Foglia
Tu suis
du regard des fantômes proches
que ces jaugeurs cernent peu
à peu la fontaine leur échappe
du noir et blanc giclent les couleurs n’i
nondent ni ne tachent le passage en terre
tant écrire ne laisse aucune trace

tu n’es pas ça se voit comme ceux qui pro-
mènent leurs chiens entre les lignes

d’un pas pas pressé regardent le paysage au
musée

des nuages accumulés dans le marbre les
formes de Vénus nostalgiques de la jeunesse
qu’eurent les femmes

une fatigue sans nom les disperse dans les derniers
temps

peuplé de bancs

un roman ouvre
à la pause

s’oublie à l’envers

lisible par l’herbe
seule jaunira

faute de lumière (…)
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Un couple d’accord c’est fragile, d’accord on peut réparer, sauf que parfois c’est cassé. Et quand c’est cassé c’est cassé. p. 53
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Toujours les mêmes mots dits différemment
se recoupent hachés aux couteaux de la bouche
multitâche
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Aurélie Foglia
parfois tu me parles de tes
lectres avec mélancolie

portent des robes trop amples
à manches ballons leurs
lèvres blanches te remuent
en vain tends-tu

des pièges au vide

sauf que les tranches
saignent sur tes mains les
mots pleurent à ta place
meurent encore une fois
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Cette neige tient



extrait 3

                            machine arrière

                    en ce temps il faisait encore neige

                        si de loin douce


(sa ouate)
qu’on ne croyait pas à la fiction
du froid
le blanc paraissait suffisant

                          seul signe

de pureté
à perdre


l’écriture ne m’avait pas encore prise

 (aussi loin que je remonte ce temps n’a
pas été)
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TIC-TAC DE LA PLUIE…


Extrait 2

      est-ce que tu t’épanouis ?


      oui



                          poussant la porte de volière



      s’a
      perçoivent en levant
      l’humble tête

      branches battant
      dans les combles

      qu’un soleil lustre

                          malgré de grands
                          cumulus craie

      des arbres se détachent
                          d’un gris esprit smoky
                          flirtant avec le noir


      la nuit porte ses fruits
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TIC-TAC DE LA PLUIE…


Extrait 1

                                     tic-tac de la pluie

                                     qu’une cime capte
                                     rediffuse en boucle

      quelqu’un s’ouvre
      à sa fenêtre la part
      de poésie existante
      
      il fait vert
      dans la magie de n’attendre
      rien ignorant
                                     à quel point
      regarder grandit
      ne cherchant plus l’enchant
      ement des lignes
                                     se passent
d’emphase inutile

                          d’en faire plus
      pour détendre l’atmosphère
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Les Longtemps


Extrait 5

   autrefois Ils étaient autres


               les Longtemps


     qu’on croyait liés au ciel


     Ils donnaient la grandeur


               fléchaient le chemin d’être
               au-dessus de la mort maintenant




                              Ils sont trop loin

p.13
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Les Longtemps


Extrait 3

Ils ne s’imaginent pas

morts ne s’aperçoivent pas

de la mort


                             Ils vont s’éteindre


                             peut-être pourrais-je les fleurir
                             déposer des fleurs

                             avec la nuit peut


                             être


                             pourrait-on



                             trop tard



                             non

p.11
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> Elle se repasse le film. Se fait son petit cinéma, ou plutôt c'est le film qui se remet à défiler tout le temps, elle aimerait mieux couper, ne rien revivre, c'est épuisant une mémoire.
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Poe savait quelques formules pour endormir sa terreur de passer avant d'avoir pu
revenant dirait sa colère de n'exister que passager déporté
hors de lui avant d'avoir dit sa colère
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Les Longtemps


Extrait 1

  Ils n’ont pas bougé

on les trouvera toujours au bord
avec l’air

  Ils n’ont pas besoin

debout
Ils l’étaient dès le début

sortent

                          respirer à l’envers

                          tendre vers la lu
                          mière dont se faire
                          verts


persistent

à la différence

ne voient pas
pourquoi Ils sont là

                          n’ont pas de raison
Ils ne rentrent pas

p.9
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Cette neige tient


extrait 2

écoute


le silence

rafraîchir
les lignes

il faut ta cage
à l’écho


un silence tenu é
vite qu’on entasse

ce livre entré en légère
lévitation

dans la verticalité rat
ionnelle des rayons

ce n’est pas le silence
qui enterre

un regard converti
en grappes grammaticales

par mon canon à neige
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Cette neige tient



extrait 1

neige je fais fondre le noir

entre mes doigts broient du blanc
entre nos mémoires nous revenant

des fantômes veillent par la fenêtre je
devine le jour venu

le vieux corps crayeux de la ville
couchée

voisine du vide l’inconnu ne me gêne
pas

j’aime  comme il se  mélange
familièrement à tout

des hommes dorment parmi nos
derniers squelettes d’arbres vais-je les
réveiller

n’ai-je fait que reculer la nuit à l’œil
nu ou la répandre plus avant

crissement de l’écrit

mes gestes d’alléger ploient sous la
charge du réel
...
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empreinte…



empreinte

leurs ombres
aux arbres

désirant

faire don
de leur sève

à l’art

p.14
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INCIPIT
Les escaliers sonnent sous ses talons, l’entrée sent les fleurs qui cuvent, le couloir est de marbre, elle court, prise de culpabilité. Les meubles sont là mais les autres ? La voix de David lui parvient à travers les portes fermées. Elle se rassure, reprend un peu son calme, souffle avant de se manifester.
Autant commencer par se laver les mains. Changer ses chaussures pour des chaussons. Elle les cherche, il les lui faut.
Elle ne fera rien sans eux. Mais rien, personne, le manque terrible dans lequel elle se tient, piétine, et ce carrelage sans pitié qui lui glace lentement les pieds à travers ses bas. Il, David, ne sait pas jouer sans hurler, il ne fait rien de façon mesurée. La nounou sort de la chambre en s’appuyant sur la poignée de l’autre côté de la porte, passe une main sur sa figure comme si elle essuyait la fatigue accumulée. Elle a
l’air d’avoir traversé une épreuve éreintante mais formatrice dont il fallait absolument que quelqu’un vienne la relever au plus vite.
Je vous laisse. Il a goûté. La maîtresse a mis un mot dans le cahier de correspondance.
Désolée, le RER. Un suicide.
Il y en a beaucoup en ce moment.
À mardi prochain. Je vous paierai l’heure commencée.
Pour la nounou c’est un travail. C’est pourquoi elle étale une couche de maquillage si épaisse sur sa bouche, ses joues et ses paupières, porte des talons si hauts et un parfum si puissant. Elle va rentrer chez elle, dîner, regarder un film d’amour. Le film finira mal, mais rien ne l’empêchera d’avoir des rêves.
Pour la mère qui rentre, pas question de se laisser vivre.
Huit bras lui poussent. Le soir signifie : heure de la crise, des colères de David. Et le repas qui n’est pas prêt. Le bain. Laver le petit corps glissant comme un poisson, qui tout d’abord, c’est rituel, ne voudra pas entrer dans l’eau, puis refusera
d’en sortir.
Elle aurait besoin d’une douche, longuement. Se laver de cette journée. Elle aspire un instant à cette pluie sur sa peau, comme quelqu’un qui meurt de soif elle en a le mirage. Son estomac se crispe. Il va falloir tenir. Elle entend claquer le portail sur la nounou. Plus aucune aide ne viendra de l’extérieur, son mari inutile d’en attendre quoi que ce soit, il rentre à des heures indues, quand tout est fini, qu’il n’y a plus rien
à faire qu’à se glisser dans la nuit.
Enchaîner les actions qu’on attend d’elle. Son corps est rôdé, il sait ce qu’il fait. S’orienter dans le couloir à l’odeur obscure. Résister à l’appel tout bas de la salle de bains. Pousser la porte de la chambre d’enfant pour découvrir son trésor au milieu des rails d’un circuit empilés comme un jeu de mikado, mélangés à des lego et des plumes. On dirait un jeune chat qui a mangé un oiseau.
Il va falloir ranger. Il est tard. Tu t’es bien amusé mon cœur?
David fronce le front. Voilà ce qu’il n’aime pas, la voix de l’autorité, celle qui dissipe d’un coup le bon vertige de l’invention et le chaos qu’il entraîne. Quand sa mère a cette voix et casse sa magie, il la déteste.
Elle assume patiemment le rôle de l’ennemie. Agenouillée sur le tapis, jette les wagons dans le panier d’osier où ils se télescopent, aimantés. Rouge vif jaunes bleues vertes, composer à la va-vite un bouquet de plumes qui ne se trouvent sous aucun climat. Assis sur ses talons, les mains contenant ses genoux, le petit suit chacun de ses gestes d’un regard de rage, tant l’injustice qu’il subit lui semble irréparable. Ou chez un perroquet. Dit ara. Tu ne m’aides pas mon amour?
Elle s’aperçoit qu’elle a gardé son manteau.
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Ils nous font


Extrait 12

rassemblement de membres miens


                                  rompus aux us
                            et coutumes du long temps


                                 allons ce sont mes
                           mœurs ces sentiers coupés

                           d'herbes d'arbres


                                          l'ombre
                                               ab
                                           errante
                                              qui


                                            barre


                                            l'allée



                                               là



                                              bas

p.78
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Les Longtemps


Extrait 4

   longtemps ont fait écran

   déchirés


   Ils ne répondent pas


   de

   meurent sur le chemin
   du retour

   que ne prend pas le temps


   aussi datent-Ils
   à présent


   chanteurs de mémoire
   retardent en rappelant

p.12
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Les Longtemps


Extrait 2

  ce sont des tombes


  Ils n’ont rien
    ne se possèdent pas

  Ils ont l’air


  avoir pied dans la terre
            creuse la profondeur

  végéter à la verticale
les rattache au réel

  Ils continuent

  pousser ne leur permet pas
de parler


  Ils n’ont pas le pouvoir


 n’ont jamais prétendu
dominer le monde

            seulement

  Ils dépassent
                                    Ils nous couvrent

p.10
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la myopie guette



j’y vois comme vous
et moi la myopie guette

sous les phrases voyantes des choses
sont là mais on ne me voit pas à travers

vue que je donne à voir l’œil
qui est derrière mon regard devient le vôtre
un livre s’y prête

les pins grimpent comme des écureuils
une table fait planche
sous le cèdre ciel

soudain toutes les fleurs on sent
qu’elles sont faites pour

se recueillent à la source d’être pas
sagères attention les heures sont
aux manettes

il est rare qu’une fleur s’élève
à la hauteur d’un arbre est trop loin
de la mer pour l’imiter

même s’il stagne étincelle sur place
eau en faux feu
dans son lent balancement approchant

lire serait lancer une passerelle à temps
pour sauter

mettons tout ce qui tient du pont entre
coupé
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