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Citation de Musikant


L’approfondissement du chômage et la relative désindustrialisation du pays ont fait le reste : la classe ouvrière s’est paupérisée. Moins nombreuse, moins bien organisée, elle a cessé de se faire appeler « classe ouvrière ». Le Parti socialiste, lui, a cessé de s’intéresser exclusivement à elle, marquant ses distances avec une population qu’il ne savait plus comment aider, Mitterrand déclarant par exemple que tout avait été fait contre le chômage. On reprochait par ailleurs à ces gens un manque à la fois de discernement politique – des dérapages vers l’extrême droite, un certain désintérêt pour les questions sociétales – et de bon goût existentiel. En fait, on était déçu que certaines couches populaires ne s’embourgeoisent pas. L’ouvrier ne comprenait plus ceux qui parlaient en son nom, ces derniers ne le comprenant plus eux-mêmes et ne cherchant d’ailleurs plus à le faire.
Le coup de grâce a été porté en 2011 par une note de Terra Nova, think tank proche du Parti socialiste : Gauche : quelle majorité électorale pour 2012 ? Cette dernière estimait que la cible du Parti socialiste devait être fondée, désormais, sur une nouvelle coalition, celle de la « France de demain, plus jeune, plus diverse, plus féminisée ». Non seulement l’électorat ouvrier voyait son poids démographique s’effondrer, mas il ne votait plus majoritairement à gauche. Et le rapport dénonçait un divorce des valeurs entre un monde ouvrier fragilisé, tenté par le conservatisme et le repli sur soi, et cette « Nouvelle France » plus moderne, plus métissée :il ne faisait qu’entériner, par une déclaration solennelle, l’exclusion des ouvriers loin des centres d’intérêts du Parti socialiste.
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