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Citation de Apoapo


3. « Aussi nous paraît-il étrange et surtout très triste que ce que nous pourrions appeler le "mouvement pour la santé des femmes" commence, à la fin du XIXe siècle, à se dissocier de son passé au Mouvement populaire pour la santé et à aspirer à la respectabilité. […] Tout ceci à une époque où les "réguliers" ne possédaient que peu voire aucun avantage "scientifique" sur les docteur.e.s des diverses sectes ou sur les soignant.e.s empiriques.
L'explication tient, nous semble-t-il, à l'appartenance à la classe moyenne des femmes intéressées à cette époque par une formation médicale académique. Il leur a sans doute été plus facile de s'identifier aux docteurs "réguliers" de la classe moyenne qu'à des femmes soignantes de la classe populaire ou aux sectes médicales (qui avaient été identifiées quelques temps plus tôt aux mouvements radicaux). Ce changement d'allégeance fut probablement facilité par le fait que, dans les villes, les praticien.ne.s empiriques étaient de plus en plus souvent des immigrant.e.s. (Au même moment s'évanouirent les possibilités d'un mouvement féministe interclassiste sur 'n'importe quelle' question, alors que les femmes de la classe ouvrière entraient dans les usines et que les femmes de la classe moyenne s'installaient dans la "condition de femme victorienne".) Quelle qu'en soit l'explication exacte, le résultat fut que les femmes de la classe moyenne abandonnèrent le combat contre la médecine masculine et acceptèrent les conditions imposées par la profession médicale masculine naissante. » (pp. 80-81)
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