Postface de Wilfred Schiltknecht
La composition figure l'entrelacs de deux mondes. Ici, l'existence paysanne, menacée par la technique, mais marquée encore par les moeurs et les traditions ancestrales, idyllique par certains aspects malgré le repli sur soi, les superstitions et les préjugés. Ici des espaces libres, la conscience de soi affirmée dans une relation à la nature vivante et digne. Là, l'usine abrutissante, le travail à la chaîne et l'esclavage du geste, une exigence de rentabilité transformant l'homme en machine, la grossièreté et le cynisme, des conditions dégradantes dans un environnement hostile.
Deux romans en un seul. Imbriqués l'une dans l'autre dans un contexte helvétique, la condition paysanne et celle de l'ouvrier : le point de départ et le stade peut-être ultime de l'évolution sociale à l'ère industrielle. (p. 474)