Terre des uns, Terre de tous
Février bleu
extrait 2
Le pays vient.
Il m’emboîte le pas.
Disert, il me dit le sec.
Il me dit l’absence.
Je marche.
Il hante mes pas.
Son présent est le mien.
Nos histoires se confondent,
Devenant celle de tous,
Une histoire à terre ouverte
Comme livre ouvert.
Le froid, sang bleu,
D’une étreinte
Noue nos silences.
Au champ de l’heure
Pas d’autre choix que le sec
Pas d’autre histoire que la soif.
Dans la perte,
Du soyeux, du tendre,
De ses marnes gonflées d’eau,
Le pays se mure d’attente.
Les arbres nus
Le sont plus encore
Tant le ciel les afflige,
Tant le bleu les arase.
Leurs feuilles tombées
Ne se baignent plus
Somnolentes,
Ne s’entrelacent plus
En de doux tapis.
Brisées, rompues,
Comme des osselets,
Le vent les disperse,
Fossoyant leurs lits.