AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Reims , 1966
Biographie :

L'écriture charnelle de Béatrice Pailler interroge le vivant pour aborder la mort. La douceur qui s'en dégage est en fait une pellicule qui recouvre l'énergie de la langue travaillée, la fulgurance de la nature comme force, redoublée par l'énergie de la création.

La création, physique ou métaphorique par l'art, permet d'être à l'unisson de cette force.

L'émerveillement de Béatrice Pailler devant la nature c'est la conscience que nous allons un jour ou l'autre la perdre, c'est un questionnement sur le divin et sur l'origine de la vie.

Source : http://www.editions-racine-icare.weonea.com/article/63391/
Ajouter des informations
Bibliographie de Béatrice Pailler   (4)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Béatrice Pailler
Aux Fenêtres - extraits
     
Descente en reflets, fenêtre en abîme ; la lumière va vers son visage d’ombre. Travestie du temps, le verre l’épelle, dispersant son souffle. Au jusant du soir, l’ailleurs se lit au grain des étoiles.
     
Lune en crêpe, chant de l’heure, minuit sonne. L’insomnie creuse au sommeil, enterre en lit, son butin : de sots moutons de draps sués. Que l’ondée vienne, s’enfuit la veille. Au carolus des pluies quand tinte l’heure, l’attente s’endort.
     
°
La pluie en ses maraudes vole au paysage son visage. Le regard résiste, longtemps, appelant à lui la force du jour, y puisant une parcelle de lumière. Le jour en nage perd consistance et la lumière qui s’y promène n’est plus qu’une eau de passage au sein des pluies. Une passante, fugace, silhouettée du paysage, tatouée d’un visage. La fenêtre à verse est un miroir qui l’attire, un regard qui la cherche. La fenêtre à verse est de verre et de temps. La lumière fuit, passant. Il n’y a plus ni fenêtre ni miroir ; seul un regard, passager de la pluie.
     
°
Table en solitude, une tasse noire et l’ombre du temps. Le monde est loin, le siècle s’amenuise. L’oiseau s’éloigne du ciel, l’homme du beau. Le matin fait sa place et le marcheur, au risque du vivre, va vers le poème.
     
Profond le ciel, premier et dernier des fleuves. Profond son appel, murmures et tempêtes. Indéchiffrable sous la levée des regards en lui l’ailleurs, en lui l’élan, l’infini vivant. Ciel-fleuve, premier et dernier baptême.
     
Revue de poésie Lichen n° 62 - juillet 2021.
Commenter  J’apprécie          120
Béatrice Pailler
Dérive au temps
Désir comblé du songe
     
Silence d’eaux conversant où le ciel à corps d’étang est de chair et de lumière. L’écume des ailes bat l’envol où l’oiseau glisse, d’un firmament à l’autre, d’une onde à l’autre. L’infini brassé et ses bleus, fuyant de miroir en miroir, poussent au vertige.
Adossé à l’arbre, l’horizon piégé.
Tête-à-queue, le monde inversé.
     
C’est au drap des nues bleuies d’ombre, celle d’une chevelure embrassant l’onde, celle des saules baignant l’enfance, qu’Ophélie renonce. Blancheurs en prière, les nénuphars à ses joues ont l’étoffe du sommeil.
C’est au miroir du crépuscule, prémices nocturnes d’or et de sang, ciel figé de son désir, que Narcisse, s’abîmant en lui-même, oublie le monde et ses visages. Silence et or, l’onde l’appelle. Sang et reflets, l’onde l’habite ; le voici chair de son rêve.
     
Le ciel tout entier est un fruit : écorce bleue aux remous verts. L’onde toute entière est de chair : peau d’algue sur gorge d’ardoise.
Elle et lui se mêlent, confondus aux feuillages, en ocelles d’or et poussière d’eau. La lumière en suspens tremble aux tissages des lierres où l’œil en écrin cueille le songe.
     
Étang à corps de ciel, nul souffle mais sa peau ondoie d’une impalpable caresse ; c’est Narcisse courbant tête au passage d’Ophélie, corolle à ses lèvres seules.
     
Revue Lichen n° 63, août 2021.
Commenter  J’apprécie          120
Béatrice Pailler
Source au creux des herbes…



Source au creux des herbes, être l’eau, l’entendre
en son âme, quand vents et feuillages murmurant
disent son absence. Alors, songer à l’humide, la
moiteur des sens quand l’été mord, l’écume du
jouir à la peau. Et savoir le sel, des sueurs et des
larmes, sel du sens au reflux de l’instant.


/Diérèse n¨83, 2022
Commenter  J’apprécie          110
Béatrice Pailler
Chaque jour partir
poèmes pour l’Enfant Ver Sacrum / F
  
  
  
  
Simples sont nos vies
et notre foyer, toujours
nous le portons à plein corps
bercé de nos bras tel un enfant
offrande donnée à l’horizon.

Enfants mis au monde
décembre est votre maison.
Mais déjà il vous faut partir.

Le poème en bandoulière
vous irez de par le monde
unir l’homme à la graine
donner un foyer à demain
qui nous hante.
Commenter  J’apprécie          90
Béatrice Pailler
     Terre des uns, Terre de tous
    Février bleu
extrait 2
  
  
  
  
Le pays vient.
Il m’emboîte le pas.
Disert, il me dit le sec.
Il me dit l’absence.
Je marche.
Il hante mes pas.

Son présent est le mien.
Nos histoires se confondent,
Devenant celle de tous,
Une histoire à terre ouverte
Comme livre ouvert.

Le froid, sang bleu,
D’une étreinte
Noue nos silences.
Au champ de l’heure
Pas d’autre choix que le sec
Pas d’autre histoire que la soif.

Dans la perte,
Du soyeux, du tendre,
De ses marnes gonflées d’eau,
Le pays se mure d’attente.

Les arbres nus
Le sont plus encore
Tant le ciel les afflige,
Tant le bleu les arase.

Leurs feuilles tombées
Ne se baignent plus
Somnolentes,
Ne s’entrelacent plus
En de doux tapis.

Brisées, rompues,
Comme des osselets,
Le vent les disperse,
Fossoyant leurs lits.
Commenter  J’apprécie          70
Fenêtres de février
Un nom
  
  
  
  
Un nom de terre, bois et buissons en semailles, un nom
intouché, l’origine de chacun. Dans l’œil tatoué du lieu
s’inscrit l’intime. Témoin de l’ailleurs, le marcheur va
cherchant le lieu. Dans un retour à hier, images sauves
du réel, il rejoint sa promise.
Commenter  J’apprécie          60
Matin d’herbes hautes…



Matin d’herbes hautes, l’humide s’y presse. Des brins, liés,
déliés, du jour par le vent. Des brins, tels des bras, lavés
d’ombre. Buée forte, l’herbe transpire ; la crue du jour aux
bouches intimes. Brumes verjus, ivre matin, l’herbe s’y presse.
Commenter  J’apprécie          61
Herbe folle



Herbe des fols, le vert est au cœur, tel un désespoir, un songe
ancien, berceau de nous-mêmes. À rebours, il est un autre
chemin où aujourd’hui est ailleurs où hier conduit à demain.
Herbe folle, ton cœur est ce vers pris au chemin.
Commenter  J’apprécie          50
L’aube s’épanche…



L’aube s’épanche et goutte à goutte emplit le ciel.
L’eau du jour court sur les feuilles. Le lavis des brumes
s’estompe bu au vert des branches. Le jour crépite,
voix de braise éclatant aux feuillages. Flamme sur bois,
du front de l’arbre, s’élève l’envol.
Commenter  J’apprécie          30
Tête-à-tête des arbres
extrait 1
  
  
  
  
Tête-à-tête des arbres, la forêt fait corps. La solitude est complète. Nul bruit, nulle voix, ni feuille ni aile, le silence est complet. Une rencontre reste possible. Au côté du marcheur, l'idée vaut présence. Et chaque pas, l'éloignant de lui-même, le rapproche d'un possible. Mais rien ne vient, nul autre, homme ou bête, chair et souffle. Seule l'idée s'accorde aux pas solitaires. Pourtant une rencontre est possible.
..
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Béatrice Pailler (2)Voir plus

Quiz Voir plus

Ces noms communs sont-ils masculins, féminins... ou les deux ?

Pétale

masculin
féminin
les deux

10 questions
1827 lecteurs ont répondu
Thèmes : langue française , masculin , fémininCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}