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Citation de Villoteau


D’étonnement, Jan s’était mis à me tutoyer comme lorsqu’il était enfant.
– Parce qu’à Aschaffenburg il y a un retable du même peintre, plus petit que celui d’Issenheim, qui est dédié à Notre Dame du Miracle de la Neige... Et ton collègue de Prague parlait d’un peintre «  inconnu  »  ? – «  Anonyme  », pour employer son expression. D’après son beau-père, qui fournit le cabinet de curiosités de l’empereur, les peintures d’Issenheim seraient de la main d’un proche d’Albert Dürer, peut-être même une oeuvre de jeunesse de Dürer lui-même...

J’ai de plus en plus froid, malgré le soleil de printemps. En même temps, des souvenirs incongrus m’assaillent  : je sens le poids presque palpable d’une vieille pelisse sur mes épaules  ; une tête blafarde, couronnée d’épines, se balance sous mes paupières, comme une barque en détresse  ; et à chaque mot de Jan, les épines s’enfoncent plus profondément dans mon front.
– Ce peintre s’appelait Mathis, dis-je. Maître Mathis Nithart... Ou Gothart... Il est mort il y a tout juste soixante-dix ans.

Les roues d’une carriole vrillent mes tympans. La poussière qu’elle soulève emplit mes narines, m’aveugle, m’étouffe. Un cercueil, sur la carriole, se soulève à chaque ornière, comme un dormeur secoué par des cauchemars. Mes vieux souliers heurtent les pierres du chemin...
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