Me dirigeant alors, sans l'avoir vraiment décidé, vers l'instrument animé, la nature m'offrit, au fur et à mesure de mes pas, une nouvelle chorégraphie à chaque noté pianotée. Ainsi, sur un chemin richement boisé, une montée sur le clavier provoqua un fabuleux souffle virevoltant. Une fois arrivé aux cimes des cèdres du Liban, ce souffle redescendit rapidement jusqu'au sol, avalant tout ce qui reposait là-bas : feuilles, poussières, brindilles. Cet assortiment de nature oubliée se transforma alors en un tourbillon de vie, amorçant une ascension vertigineuse dépassant les entités les plus vigoureuses de ce condensé de forêt.