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Citation de hcdahlem


Je devenais fou, je le sentais. À cause de son odeur, là, qui venait contre moi. Un mélange simple, sensuel et curieux de sueur légère et de lait. Un parfum farineux et sucré de femme, que je n’avais plus en mémoire. Je pouvais voir de plus près ses cheveux blonds, virant au roux franc. Ce n’étaient pas les grandes cascades noires des filles du village, qu’elles ramenaient en chignon ou en architectures compliquées de volutes saines et de mèches rebelles, c’étaient des cheveux d’une finesse absolue, qui tombaient en boucles délicates le long de son visage. Je devinais les oreilles, petites elles aussi, et la naissance du cou, où palpitait un réseau veineux d’un bleu tranchant.
À nouveau, j’étais comme un dingue. Un prédateur. J’avais envie de la mordre, là où les veines battent, et de ne lâcher son cou que lorsqu’elle aurait fini de se débattre. Me revenait en mémoire une scène similaire de renard étouffant une caille, la froideur scintillante de ses yeux patients et déterminés.
Je me suis levé, au ralenti, tout doucement, pour la surprendre, la coincer au plus vite. J’avais au moins trois têtes de plus qu’elle, ça allait être facile. Je l’ai regardée avec une telle intensité qu’elle a fini par lever les yeux vers moi, enfin, une fois la bière et le verre posés sans encombre. Elle m’a paru instantanément effrayée. Je sentais qu’elle percevait mon désir, ma puissance, et que je lui faisais peur. Son inquiétude la rendait encore plus immobile, mon regard la clouait au plancher.
Tous les deux, nous ne bougions plus d’un pouce, sachant que le premier qui esquisserait un mouvement entraînerait une attaque ou une fuite irréversible. J’étais dans les starting-blocks, prêt à jaillir.
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