Il régnait ce matin-là, comme à l'accoutumée, ce mélange délicat d'opposés climatiques qui caractérise le région. Cette douceur maritime régulièrement assassinée d'une lame de froid montagnard, dès que les rayons du soleil disparaissent derrière le mur contre lequel vous marchez. J'étais contente d'avoir gardé mon bonnet pour affronter les venelles sombres où rôdaient déjà des courants d'air glacés annonciateurs d'hiver.
Dans un jardin, j'ai fini par trouver une vieille femme, occupée par ses iris. Elle leur parlait. J'ai trouvé ça charmant, puis diablement déprimant : il fallait quand même être diablement seule pour converser avec des fleurs.