Le téléphone est mort ce matin. Le cadran ne s’allume guère, les touches ne répondent plus. Tu l’as trop souvent fracassé contre le carrelage, tu l’as une fois de trop balancé par-dessus ton épaule comme un vulgaire ersatz en gomme. Il avait beau être solide, d’une carrure imposante et d’un plastique épais, bâti comme un téléphone soviétique, il a fini par se fêler, par ne plus supporter ton geste d’homme des cavernes brisant son silex, il nous laisse ses piles pour l’éternité. C’est toi qui l’as enterré. Au fond du coffre à jouets. Amen