Ces statues, [...] elles et leur immobilisme parfait, allégorie de la négation du choix, de l'abandon autre que la fuite en avant. Dans ces moments de méditation inconsciente, je me voulais figé dans le temps, capable, de par cette totale imperméabilité aux événements et cette impassibilité idéale, de pouvoir refuser la vie. [...] Alors mon esprit s'en ira inéluctablement parcourir la moindre parcelle du champ du possible, à la recherche d'une position intermédiaire, lâche et confortable, entre la fuite et la décision.
"Statu quo".
Contemplative, elle prenait doucement la mesure d'un profond apaisement, indifférente à l'idée de vivre l'un des derniers moments d'une liberté qu'elle savait ne jamais avoir réellement goûtée. Fille, sœur, femme puis mère, Mathilde n'avait connu de vie que par procuration, une existence au milieu des hommes.
"Au milieu des hommes".
L'héritage du temps, c'était aussi le mystérieux enchevêtrement d'une partie de ses sentiments enfouis, nourris à l'endroit des nombreux sujets de rencontres de valeurs savoureusement inégales dont étaient constellés les cieux de son existence.
"L'héritage du temps".