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Nos 7 péchés capitaux : la fraternité : seule politique possible
Benoist de Sinety
Éditions Flammarion
C'est l'appel du coeur, celui du père Benoist de Sinéty qui esquisse dans cet essai les lignes de forces pour construire une société plus juste et plus fraternelle. Des lignes de force guidée par l'Evangile « qui nous rappelle l'essentiel : ce ne sont pas les frontières qui nous font hommes, mais notre commune fraternité. » ©LaProcure
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Ce qui fait le chrétien, c'est sa foi en Jésus-Christ. Et cette foi n'est véritableme que si elle passe oar la rencontre.
Rencontre personnelle dans le secret du code de celui qui prie - encore faut-il, piur cela, avoir appris à prier.
Rencontre communautaire entre baptisés dans le partage et la reconnaissance mutuelle de nos itinéraires spirituels, qui acceptent d'entrer en communion avec ceux de tous les autres à la lumière de l'Evangile.
Sans quoi, on peut bien se faire le chantre du christianisme, on ne défend en vérité qu'un système de valeurs, tantôt maculé de marxisme, tantôt profané par la morale bourgeoise.
L'Evangile n'appartient à personne, pas plus que le Christ. « L'Esprit souffle où il veut »: cette parole de |ésus doit nous vacciner contre tout désir hégémonique et totalitaire. Lorsque le Christ et son Eglise deviennent les otages d'un programme de conquête politique, nous nous perdons, nous nous discréditons. Pire : nous risquons de voir dis- paraître cela même que nous voulons préserver. Car ils sont nombreux à partir sur la pointe des pieds, ceux qui espéraient trouver dans nos com- munautés des lieux où s'abreuver d'une Présence donnant sens à leur vie et ouvrant une Espérance éternelle. lls quittent cette « Jérusalem » où ils pen- saient obtenir la réponse à leurs attentes, et où ils ne rencontrent que jugements, condamnations, replis sur soi, peurs et hypocrisies. Ils s' en vont sans très bien savoir vers qui se tourner - déçus et amers, mais sans fracas ni pétition.
Il faut que des voix s'élèvent pour appeler au courage et à l'effort, pour que nous quittions nos torpeurs, pour nous déranger, pour rappeler haut et fort que le repli pas plus que la peur ne sont la solution aux défis de l'avenir.
La rencontre avec le Christ est une rencontre de personne à personne, de chair à chair, d'esprit à esprit. Elle répond à la prière du prophète: « Mets en nous, Seigneur, un coeur de chair ! » Ce n'est qu'en acceptant d'être homme et femme que nous permettrons à l'Esprit de transformer ce monde par notre truchement, et d'y rendre visible cette Jérusalem de beauté, de concorde et de paix à laquelle tous nous aspirons.
Qu'est-ce que l'homme? (...) On ne peut réfléchir à l'accueil du migrant si l'on met de côté cette question essentielle. Non pas d'abord en cherchant à déterminer ce qui fait le Français, le Grec ou le Papou, mais en s'attachant à réfléchir à l'homme.(...) Dès lors, toute vie est unique et essentielle et nous devons entendre proclamer cet intangible : aucune vie n'est inutile, aucune vie n'est méprisable.
Nous voici aujourd'hui enfermés dans le silence : nous n'avons plus rien à dire, nous n'avons plus de projet pour cette terre. Et quand des migrants arrivent sur notre sol, nous redoutons qu'ils ne cherchent à s'emparer de notre gâteau. Cette attitude illustre le vide de nos vies alors que notre message devrait au contraire montrer que nous savons partager et accueillir.
Comme si l'on avait voulu que la situation d'exilé soit par nature complexe et difficile, l'étranger, vivant régulièrement ou irrégulièrement sur notre territoire, doit effectuer un véritable parcours d'obstacles pour décrocher un travail. Or, c'est justement par le biais de l'emploi qu'il pourrait réussir son intégration.
Oui, il faut sortir de l'imaginaire pour parler du réel. L'immigration, ce sont d'abord des hommes et des femmes qui souhaitent s'installer et vivre parmi nous. Ce sont des visages, des vies...