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Citation de Lexicophile


La fillette eut un regard plaintif.
— Quand est-ce que je pourrai sortir ?
— Pas aujourd’hui. Il y a de l’orage. Demain peut-être.
— Alors je suis un petit oiseau en cage, fit l’enfant grave.
— D’une certaine manière, oui.
— On a un canari à la maison. Mais papa dit qu’il faut bien faire attention quand on nettoie la cage. Car s’il s’envolait dehors il mourrait.
— Oui. Il y a des oiseaux faits pour voler dehors et d’autres pour chanter dans une cage.
— Et moi je suis un canari… épilogua Isabelle.
— Oui, un joli petit canari.
Il se saisit du pot de chambre de la fillette, déverrouilla la porte de la cabine qu’il referma soigneusement.
Puis il revint dans le carré. En fait, c’était juste un vaste reu avec une marquise et le poste de timonerie mais Vermeer aimait le mot de carré qui donnait à son bateau quelque chose d’une caravelle ou d’une goélette. Il se servit une assiette. Et écouta le bruit de la pluie. Après avoir mangé un morceau, il alla chercher le plateau d’Isabelle, lui rendit son seau d’émail et lui souhaita un bel après-midi. Elle avait prévu de lire et de dessiner. Comme une enfant malade qui doit garder la chambre. Bien sûr, l’homme lui ferait plusieurs visites, à l’improviste, à la manière d’un garde-chiourme. Bien qu’il serve les repas à heures fixes, il s’efforçait d’être imprévisible, toujours, et de rester parfaitement calme, quel que soit le comportement de l’enfant.
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