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Citation de Presence


Paris, novembre 2011. Pierre Juquin – Je proposais ce que j’appelais la rénovation communiste, c’est-à-dire une modernisation, une autre façon de construire le parti communiste que j’avais quitté, afin de faire vivre une politique en prise sur notre époque. Nous voulions manifester notre solidarité avec l’ANC et ceux qui luttaient contre l’apartheid, pour des raisons politiques et éthiques. J’avais la volonté de pousser plus loin la recherche sur la politique africaine de la France, ses magouilles, ses tripatouillages… Je vais prononcer un mot que je ne devrais pas prononcer : les saloperies qu’il pouvait y avoir derrière, notamment en matière de trafics d’armes. Cette politique me paraissait immorale, bien sûr, et politiquement dangereuse. Un aspect de ma campagne, c’était : établir de nouvelles relations transparentes et solidaires avec ce qu’on appelait encore à l’époque le tiers-monde, en développement. Je ne voulais pas que se poursuive cette politique. Dulcie September n’avait aucun préjugé à mon égard. Nous nous sommes serré chaleureusement la main. Nous avons convenu de nous revoir le lendemain matin, vers 10 heures je crois, à son bureau. Elle m’a dit : Je suis tout à fait d’avis que nous parlions. Le lendemain, elle était assassinée. Je suis donc l’une des dernières personnes à l’avoir vue. Nous n’avions pas établi le programme de notre rencontre, mais j’avais bien l’intention d’aller au fond des choses avec elle, afin de voir comment je pouvais aborder certains sujets dans ma campagne électorale, et dénoncer en accord avec elle, d’éventuelles magouilles, des trafics portant surtout sur la question des armes. Je me posais des questions et je voulais en parler avec elle. Je n’avais pas d’éléments précis, mais j’avais une intuition. L‘intuition que les services secrets français pouvaient poursuivre la politique de Jacques Foccart et l’appliquer aussi à l’Afrique du Sud et que par conséquent Dulcie September n'était pas très en sécurité à Paris. Mais je n’avais pas de preuves, je voulais en parler avec elle. J’avais l’intention de lui poser toutes ces questions, je lui en avais fait part entre deux portes, avant de quitter le lieu de la réunion. Elle m’avait dit : Mais oui, nous allons en parler.
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