Benoît Jacquet

SANS-GÊNE [Dragon Sans Gêne AUPRÈS DE JOSÉPHINE
Selon Saint-Germain Leduc, Thérèse fréquente le beau
monde parisien. Elle est introduite au château de SaintCloud et fait impression lors de sa deuxième visite en montrant, en uniforme, ses talents de cavalier. Elle
échange quelques mots avec Napoléon, alors premier
consul. Après avoir fait rire Joséphine et Hortense en
racontant qu'elle l'a appelé jadis "moricaud", celui-ci
lance "Mademoiselle Figueur est un brave" et trinque
avec elle pour son plus grand bonheur[SGL 1842 p122]
. Alors que Joséphine lui demande comment elle procède
pour avoir de si belles dents : "Ma foi, Madame, (…)
cela vient de ce que j'ai mangé du pain de munition. Qui
vous empêcherait d'essayer ?" [SGL 1842 p123]
.

Thérèse Figueur porte légitimement le nom de SansGêne puisque c'est son nom de guerre. Mais s'adresser
à elle avec un "Madame" n'est pas approprié car elle
ne porte aucun titre. "Dragon Sans-gêne" serait bien
plus adapté que "Madame Sans-Gêne".
Si "Madame" s'applique à Catherine Hubscher en
raison de sa position et de ses titres, "Sans-Gêne" n'est
en rien sa propriété. Recourir à l'épithète homérique
de "Madame Sans-Gêne" à l'endroit de Catherine
Hubscher revient à nier l'existence de la vraie "SansGêne" en lui dérobant son nom de guerre.

Le conseil municipal de Pontault-Combault se réunit régulièrement dans la salle Madame Sans-Gêne à la ferme briarde. Une rue porte également ce nom. Dans l'escalier principal de l'hôtel de ville, une plaque est apposée et mentionne "Madame Sans-Gêne". Ainsi, à en croire la signalétique de la ville Madame Sans-Gêne a bel et bien habité la commune et plus particulièrement le château de Combault, aujourd'hui hôtel de ville. Un mystère demeure : lors des salons de cartophiles (collectionneurs de cartes postales anciennes), il n'est pas rare de voir ressurgir des cartes postales du village natal de Madame Sans-Gêne mais elles font référence à deux lieux et deux personnes bien distinctes : Catherine Hubscher, épouse du Maréchal Lefebvre, née à Altenbach (Haut-Rhin) et Thèrèse Figueur née à Talmay (Côte d'or). Dès lors, il convient de s'interroger : qui est la véritable Madame Sans-Gêne ?

Le lendemain, sa troupe est cernée par les Autrichiens
mais elle parvient à faire une trouée et à battre en
retraite. Son cheval reçoit un coup de feu au poitrail.
Elle perd alors la mallette confiée par le général Davin
contenant les papiers de la division.