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Citation de enkidu_


« Nous sommes socialistes, clama Hitler dans un discours de 1927. Nous sommes les ennemis du système économique capitaliste actuel, avec son exploitation des économiquement faibles, avec ses salaires injustes, avec son évaluation indécente de l’homme selon la richesse et la propriété, plutôt que selon la responsabilité et la performance, et nous sommes déterminés à détruire ce système à n’importe quelles conditions. »

Hitler voyait dans le capitalisme le mal absolu. De manière logique, il considéra l’individu capitaliste, l’homme d’affaires, comme le plus âpre et plus direct adversaire du national-socialisme. Autant il affirmera avoir toujours reconnu que les communistes pourraient rejoindre le Parti national-socialiste, autant, à l’inverse, il n’imagina jamais comment des capitalistes pourraient le faire et adhérer à son idéologie : « Nos adversaires ont tout à fait raison quand ils disent : “Rien ne peut nous réconcilier avec le monde National-Socialiste’’. Comment un capitaliste borné pourrait bien s’accorder avec mes principes ? Il serait plus facile pour le Diable d’aller à l’Église et de se bénir d’eau sacrée plutôt que pour ces gens de comprendre les idées que nous tenons aujourd’hui pour des faits. »

A plusieurs reprises, le jeune Goebbels manifesta aussi son anticapitalisme. En 1928, après une discussion avec un ouvrier, il évoquera dans ses cahiers l’ « exploitation » inhérente au système économique capitaliste : « Je suis resté un long moment encore avec le camarade Engel. C’est un type très bien. Un travailleur allemand. Un million comme lui et l’Allemagne serait sauvée. De nos jours, ce précieux capital est dilapidé par le capitalisme. Engel m’a parlé du travail à la chaîne chez Ford. C’est pire que l’esclavage. On est forcément pris d’une peine profonde en regardant la façon dont le système assassin actuel saigne et assassine petit à petit les forces les plus utiles du peuple allemand. C’est désespérant. »
(…)
Dans son appréciation du capitalisme et des questions économiques, Goebbels s’inspira tellement des conceptions de Marx qu’on pourrait assez facilement les confondre l’un et l’autre. Voyez plutôt avec les deux citations suivantes : « Tout argent est poisseux parce qu’il vient avec de la sueur et du sang » et « Le capital naît en suant le sang et la boue par tous les pores ». Laquelle est de Karl Marx, laquelle est de Joseph Goebbels ? Observons-en une autre : « Le travailleur dans un État capitaliste n'est plus ni un être humain, ni un créateur, ni un producteur. Sans qu'il puisse le comprendre, il est devenu une machine, un numéro, un rouage dans la machine. Il est aliéné par ce qu'il produit. » Cette citation provient-elle de Karl Marx, le philosophe de l’aliénation et de l’exploitation capitaliste, ou de Joseph Goebbels ? Elle est tirée d’un pamphlet de Goebbels.

A mesure que s’affirmait leur tempérament socialiste, les Nazis rejetaient avec une force croissante les institutions et les principes fondamentaux du capitalisme libéral. (pp. 67-68)
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