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Citation de Charybde2


Avec cette soirée, la dernière avant de revenir à des célébrations plus modestes au cours desquelles seules les personnes les plus haut placées dans la société se réunissent, Golin, Sightvasson, Fincher, Gold, Dick et Sena s’approprient un rituel vieux comme l’industrie et impriment dans la tête de tous qu’ils sont arrivés au sommet sans dévier de leur ligne directrice : proposer des contenus rentables, neufs, audacieux et portés par des metteurs en scène aux idées inédites. Depuis ses débuts, Propaganda bouleverse l’esthétique audiovisuelle et innove sans cesse. Et ça marche : tout le monde s’arrache les services de la société. HBO, Fox, The Rolling Stones, Pepsi, David Lynch : autant de noms qui s’associent au talent de ces jeunes pousses qui offrent une cure de jouvence sauce MTV à l’Amérique. Tout le monde veut être de la partie : à son pic, Propaganda emploie plus de cinquante metteurs en scène, un chiffre astronomique, quand la plupart des sociétés de production de clips ou de publicités plafonnent à huit ou dix. Parmi ceux-là, en plus de David Fincher et de Dominic Sena, on retrouve Michael Bay, Spike Jonze, Mark Romanek, Alex Proyas ou encore Antoine Fuqua ; des réalisateurs qui marqueront le cinéma américain des années 1990 et 2000.
Le souvenir de cette ascension fulgurante laissera un goût amer le jour où viendra la chute. Trop ambitieuse, trop brillante, trop irréfléchie, trop brouillonne. Et peut-être finalement trop sage ? C’est en voulant suivre les règles que cette société maverick signera son arrêt de mort dans une indifférence polie, à peine marquée par un entrefilet dans quelques parutions professionnelles. Pourtant, en quinze années de vie, de 1986 à 2001, Propaganda Films aura eu le temps de laisser une empreinte indélébile dans l’histoire de la télévision et du cinéma américains. École pour stylistes audacieux et laboratoire d’idées pour des labels et des marques en manque de fraîcheur, la société de production a imposé son style et ses metteurs en scène au sein du jeu hollywoodien, avant de se faire phagocyter par ce dernier. Ce qu’elle laisse en héritage n’en est pas moins précieux et essentiel pour projeter une nouvelle lumière sur le cinéma américain contemporain.
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