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Citation de Henri-l-oiseleur


[Stoïcisme]
Cette distance avec ce qui ne dépend pas de nous - et amis, femmes et enfants entraient dans cette catégorie - ne doit pas laisser penser à un mépris du monde. Comme nous l'avons vu, ce dernier est providentiel. D'une part, les embûches qu'il nous réserve ne sont pas des maux. La raison qui gouverne le monde le fait au mieux, et ce que nous voyons comme dommageable, la maladie, la déchéance etc., ne sont que des conséquences inévitables d'un plus grand bien : "Accueille tout événement, même s'il te semble cruel, parce qu'il mène, là-bas, vers la santé du monde." (V, 8). D'autre part et en conséquence, l'univers et ses productions sont admirables. S'il se détache des choses, le disciple du Portique peut et doit jouir du spectacle du monde, apprendre à voir dans ses fruits la grâce de la perfection, accompagner ses mouvements par la pensée et jouir de ses leçons. Aussi Marc apprit-il à voir dans les fentes de la croûte du pain, qui excitait son appétit, l'oeuvre de l'intelligence du monde. Celle qui était à l'oeuvre aussi dans l'ouverture de la figue bien mûre.* Il apprit à voir la beauté des olives prêtes à pourrir, à deviner qu'une beauté semblable pouvait résider jusque dans la gueule du lion et que dans les yeux du sage il y avait une beauté "chez les vieux et les vieilles" (III,2 / VI,36). La conscience de l'impermanence était aussi une invitation à jouir du présent.

p. 133

Le pain, la figue : on pense aux poèmes de Francis Ponge.
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