Depuis longtemps, ses goûts et ses envies ne comptent plus. Sa personne ne compte plus. S’il le fallait, si cela pouvait affermir sa position, elle irait se faire sucer avec les VIP dans les salons privés. Ce soir plus que tout autre, elle s’efface, elle n’existe plus. Ceux qui verraient là un sacrifice se trompent. Pour renaître, elle doit disparaître. Elle n’est plus un corps, plus un esprit, plus une femme ; elle n’est plus qu’un miroir dans lequel se reflète le pouvoir. Chacun, en la contemplant, doit trembler de crainte ou sourire d’ébahissement. Oublier la femme, oublier même la Chienne, ne voir que la Présidente.