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Citation de enkidu_


Pour comprendre pleinement l’élaboration des mythes grecs, de la pensée mythique grecque, et de la pensée grecque tout court (voire, de l’esprit « occidental ») il est nécessaire de donner à l’idée ancienne de « miracle grec » un sens nouveau.

M.L. West, spécialiste anglais du poète Hésiode, écrit dans son édition commentée de la Théogonie : « La Grèce fait partie de l’Asie ; la littérature grecque est une littérature du Proche-Orient ». Ce point de vue, qui change beaucoup les perspectives habituelles (et notamment celle qui lie systématiquement grécité et latinité), a été défendu en France contre vents et marées par Jacqueline Duchemin ; il est le plus près de la vérité. Les Grecs sont les héritiers de toutes les grandes civilisations méditerranéennes qui les ont précédés, et s’il y a « miracle », il est dans l’originalité, dans la spécificité grecque, qui résulte de l’héritage proche-oriental recueilli par un peuple d’origine indo-européenne. Et cette appartenance des Grecs au Proche-Orient n’est pas le fait exclusif des époques reculées : au Vie siècle, l’égyptien Amasis octroie Naucratis aux Grecs en tant que ville franche ; au Ve siècle, les rapports avec l’autre civilisation devenue riveraine de la Méditerranée – dès lors héritière des mêmes lointains passés –, la civilisation perse, ne sont pas à concevoir seulement en termes d’opposition : n’est-ce pas auprès des Perses que se réfugiera l’Athénien Thémistocle, en butte aux intrigues de sa cité ? Et cette appartenance s’enracine non seulement dans l’histoire, mais aussi et sans doute d’abord dans la géographie. (p. 9)
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