AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de lecridufalcon


« J’ai découvert cet événement dans les médias belges devant mon téléviseur. Le lendemain, le sept avril, nos dix jeunes paras commandos belges étaient lâchement assassinés. La presse se déchaînait dans mon pays. Trois mois durant, je découvrais, horrifié, le dernier génocide du siècle. Certes, j’allais dans la région des Grands Lacs en Afrique centrale depuis la fin des années quatre-vingt ; certes, j’avais reçu tant d’informations privilégiées y compris celle concernant l’annonce de massacres considérables, mais, le gamin avocat que j’étais, croyait dur comme fer que les forces des Nations Unies déployées sur place empêcheraient toute velléité de violence. La violence est au cœur de mon métier de juriste censé participer à sa canalisation, faute de pouvoir l’éradiquer. Mais lorsque celle-ci explose comme un volcan en fusion, tous les repères de la Faculté nous abandonnent. On est là, seul, à pleurer les corps qui jonchent le sol d’un pays que l’on pensait être le paradis sur terre. Pendant des années, je ne m’en remettais pas, et chaque évocation de ce génocide charriait un lourd sentiment de culpabilité. Pourquoi n’ai-je pas mieux compris tous les messages qui m’étaient envoyés ? Qu’est-ce que j’ai raté entre 1989 date de mon premier voyage et en 1994, l’année de la tragédie ? Qu’aurais-je dû faire de plus pendant ces cent jours ? »
Commenter  J’apprécie          00









{* *}