Ballade francs-tireurs et partisans.
Dans le poème
ce n'est pas moi qui vous parle
dans le poème
ce n'est pas ma voix que vous entendez
mais ce qui me traverse et me maintient:
l'ombre désespérée de la beauté
Cette absence infinie au cœur des choses.
L'ESPOIR EST UNE VEILLEUSE FRAGILE
Sur cette terre vouée au désastre
Nous tenons nous résistons
Nous nous arc-boutons
Contre vents et marées
Défiant le soleil des armes
Son éclat meurtrier.
Car il faut persister persister sans fin
Dans l’âpreté des jours
Comme si l’on ne devait jamais mourir…
Dans ce poème ce n’est pas moi qui vous parle
Dans ce poème ce n’est pas ma voix que vous entendez
Mais ce qui me traverse et me maintient :
L’ombre désespérée de la beauté
Cet espoir infini au cœur des hommes
Car dans nos mains qui tremblent
Cette petite lueur de l’espoir
Est une veilleuse fragile
Au cœur de la nuit carnassière...
Ne pas renoncer
lorsque la vie
nous oppresse
nous arrache
à nous-mêmes
Résister
quand bien même
elle nous dépossèderait
de tout ce qui donne un sens
à notre farouche volonté d'exister
Le poème…
Le poème
n’est pas
seulement
le poème
mais la mémoire
préservée
du monde…
On tisse
des mots
on creuse
le silence
on s’entête
comme si
on était là
pour toujours
(La Revue des Archers, n° 8, 2005)
La fraîcheur du matin
ou rien
et ce silence
dans l'incandescence
de l'été
On voudrait
trouver
la parole juste
pour pleinement
exister
combler
le manque
ressusciter
la respiration légère
des choses
une parole
qui nous ferait oublier
que nous demeurons
obstinément
étrangers à soi-même
L'INESPÉRÉE
VII
Toi l'inespérée
Tu occupes la place
Toute la place
Dans ma vie requalifiée
Et si je chante aujourd'hui
La beauté déchirée du monde
C'est qu'elle épouse trait pour trait
L'empreinte de ton visage
Incrustée dans ma chair
Dans la solitude des jours
rien ne se passe
mais c'est au bord
de ce rien
que tout peut advenir
DANS LE SILENCE HABITÉ DU POÈME
L'inespérée
Toi, l'inespérée
Tu occupes la place
Toute la place
Dans ma vie requalifiėe
Et si je chante aujourd'hui
La beauté déchirée du monde
C'est qu'elle épouse trait pour trait
L'empreinte de ton visage
Incrusté dans ma chair
Mais ton visage
La simplicité douloureuse
De ton visage
Sa douceur préservée
Comment décrire ce miracle?
Mais ton visage entre mes mains qui tremblent
Et par ce simple attouchement
Toute la chaleur du monde ressuscitée
Ton visage comme une mouette sur la mer
Comment décrire cela?
Le poème déborde...
Le poème déborde
trop de mots
l’étouffent
et lorsque
la blessure de la page
s’agrandit
le silence
nous défie
de poursuivre
/ La Revue des archers, N° 8, Avril 2005