Je les regardai, heureux. Allions-nous enfin parvenir à cette fusion intime que je souhaitais tant ? Je me rappelai soudain l'attaque viet : il n'y avait que quelques semaines. La vie était la plus forte, l'amitié aussi... De tous les Indochinois, les Laotiens n'étaient-ils pas ceux qui se rapprochaient le plus des Français ? Par leur bonhomie, leur gaieté, n'étaient-ils pas plus près de nous que bien d'autres peuples, eux qui étaient géographiquement si loin ? (p. 224)
Au crépuscule, le tasseng (*) s'approcha, courbé à la laotienne, le tronc presque horizontal, la tête légèrement penchée, les mains jointes, dans cette attitude de soumission, voire d'imploration et presque de vénération qui me déplaisait, mais qui n'était au fond que les signes extérieurs de l'hospitalité et de la gentillesse laotiennes. (p. 73)
(*) notable, chef d'arrondissement
Simplicité naturelle et sauvage. Je regardai avec plaisir vivre ce peuple Thaï. Lire, chanter, fumer, boire, faire l'amour et dormir constituaient sans aucun doute le fondement de la vie de cette population montagnarde souriante, éloignée, coupée du reste du monde, mais apparemment très heureuse. (p. 37)
Sacrément décontractés les Laotiens ! Quand je pense à la Cochinchine ! Ici, au moins, on est bien reçus. On sent bien qu'il n'y a jamais eu de Viets dans ce pays... (p. 38)