Bernard Nicolas

La Légion du Christ, créée au Mexique par Marcial Maciel dans les années 40, se donne pour but de former des prêtres pour l’Église Catholique. Elle se distingue rapidement par son dynamisme et son développement rapide dans de nombreux pays. Protégée par de nombreux papes admiratifs, dont Jean-Paul II et Benoît XVI, la Légion est toujours influente dans l’Église aujourd’hui, contrôlant notamment l’organe de presse Zenit.



Xavier Léger dresse pourtant de la Légion du Christ un portrait nettement moins brillant. Attiré par la prêtrise depuis son plus jeune âge, il est contacté par un légionnaire qui, à force d’exhortations frôlant le harcèlement, le convainc de s’engager. La formation s’avère rapidement éprouvante : discipline militaire, occupation permanente, peu de sommeil, espionnage et délation encouragés et surtout, interdiction de critiquer ses supérieurs en quoi que ce soit. Le doute, les interrogations sont considérés comme des péchés qu’il faut combattre à tout prix. Le contact avec sa famille est réduit à trois coups de fil par an et une visite de trois jours, son courrier est lu par ses supérieurs avant d’être transmis. Il incorpore finalement une armée de robots, bien habillés, souriants et très présentables, mais incapables de faire autre chose que de régurgiter les nombreuses leçons apprises par cœur.



Il faudra plusieurs années pour que Xavier quitte cette communauté aux méthodes très sectaires, malgré la certitude d’atterrir en Enfer pour sa désertion. Des contacts marquants avec le monde réel, et des manipulations un peu trop grossière, comme la tentative d’extorquer de l’argent à ses parents, auront finalement eu raison de son emprisonnement psychologique.



La séparation définitive avec la Légion survient peu après la mort du fondateur en 2008. Les révélations sur Maciel pleuvent : attouchements sur des mineurs de ses institutions, maîtresses entretenues avec l’argent de la communauté, viol de ses propres enfants, mensonges en tout genre, escroquerie, etc. Le Vatican enquêtera sur la Légion quelques mois dans le but de corriger son fonctionnement avant de la laisser poursuivre ses activités.



Pour Xavier et d’autres victimes, cette enquête n’est que de la poudre aux yeux. Des archives montrent en effet que la hiérarchie de l’Église était au courant de ces accusations depuis longtemps. Mais la Légion est influente, riche et grande pourvoyeuse de prêtres : il ne fallait pas entacher sa réputation. On aurait donc étouffé ces affaires le plus longtemps possible, pris quelques sanctions quand ce silence devenait intenable devant le flot des accusations, puis laissé reprendre le cours des choses une fois le scandale terminé. Comportement de l’Église qui a déjà été dénoncé plusieurs fois lors d’affaires similaires.



On ne peut qu’être triste pour l’auteur en refermant ce témoignage. Prêt à investir sa vie dans une institution, il la voit tour à tour le malmener, l’humilier, le trahir, … et en tournant vers les autorités supérieures, il découvre que tout cela avait leur bénédiction. Je manque toutefois de points de comparaison pour évaluer la Légion (quel est le parcours ordinaire pour devenir prêtre ?). Mes chances d’intégrer une communauté religieuse sont plutôt minces, donc ce témoignage n’aura pas beaucoup d’impact pour moi, mais espérons qu’il puisse éclairer les personnes en questionnement.

Ce témoignage est une terrible histoire, une histoire vraie ! Une histoire que je connais et qui a hanté mes nuits d'enfants ! J'ai grandi dans le village où s'est passé ce terrible drame en 1994, j'avais 11 ans et je connaissais les victimes de ce terrible quadruple meurtre. Dany Leprince est le frère du père de famille décédé et a, en quelques jours, été désigné comme le coupable idéal. Seulement voilà après des aveux extorqués, une enquête menée à charge, et de nombreuses incohérences et zones d’ombres il n'a plus jamais cesser de clamer son innocence.



Un témoignage qui m'a fait mal et qui me questionne surtout....

Pourquoi la justice a t'elle bâclé son travail et a condamné Dany aveuglément !



J'espère que la vérité sera faite sur cette terrible nuit d'horreur, pour ne jamais oublier les victimes...

Condamné sans preuve pour un quadruple meurtre en Sarthe (le frère de Dany Leprince, sa femme, et deux de ses filles) Dany Leprince et Bernard Nicolas journaliste, nous livrent un témoignage époustouflant sur les dérives et les dysfonctionnements du système judiciaire, quand il dérape.



Un aveu extorqué au bout de la 46e heure de garde à vue conduira un homme à 18 ans de prison.

Et pourtant, aucune trace ADN de l'accusé sur le lieu du crime, pas de traces de sang sur les vêtements de l'inculpe, malgré l'acharnement dans le massacre des 4 personnes, un timing incohérent avec la commission des faits, des accusations contradictoires de l'ex-femme et de la fille de Dany Leprince, des liens d'amitié de l'ex-femme avec un gendarme et un auxiliaire de justice...



L'enquête bâclée (sur fond de pression politique) constituant une faiblesse évidente du dossier d'instruction, n'entraînera pas pour autant la révision du procès.

Ce témoignage est un cri pour la justice mais aussi une réflexion sur l'institution judiciaire incapable de se remettre en question, une fois l'affaire jugée, en dépit d'une grande probabilité d'erreur judiciaire.

Un témoignage aussi courageux qu'impressionnant. INDISPENSABLE !

Nous sommes plongés avec une sidération croissante à l'intérieur d'un mouvement "religieux" qui présente toute les caractéristiques d'une secte, présente à travers la planète et proche du pouvoir du Vatican (protection de tous les papes depuis la création de la "Légion" en 1941, en particuliers des derniers, Jean-Paul II et Benoît XVI). A peine croyable et pourtant vécu de l'intérieur... Au-delà du fait religieux (qui accroît la sidération), une analyse d'une remarquable justesse sur la mécanique pernicieuse des mouvement sectaires, sur leur redoutable capacité d'emprise progressive et souvent irrémédiable, source de dégâts considérables sur de nombreuses vies en quête de quelque chose (ici, d'élévation spirituelle dans le sillage du Christ). L'emprisonnement mental est fortement ressenti à travers le parcours de l'auteur au sein de cette "Légion du Christ", ainsi que la force exceptionnelle, le courage, nécessaires pour en sortir, certes blessé (psychologiquement) mais suffisamment tenace pour remonter la pente jusqu'à la rédaction de cet ouvrage éclairant, l'objectif étant d'éviter de nouvelles nombreuses vies brisées (vies brisées de "légionnaires", avec ruptures familales, amicales...). Puisse-t-il y parvenir : c'est tout le "mal" qu'on lui souhaite !

Terrifiant, affligeant, un témoignage qui aide à comprendre l'actualité France Telecom / Orange, on se rappelle les nombreux suicides et on comprend un peu mieux grâce à ce livre.

Un témoignage extraordinaire. Une histoire qui m'avait marquée je n'avais pourtant que 10 ans. Le récit incroyable de ces manquements de la justice, affaire sûrement trop vite bâclée sur ce quadruple meurtre dont aujourd'hui encore il n'y a pas de réponse mais dont un homme en a payé de sa vie

Que s'est-il vraiment passé la nuit du 5 septembre 1994. Personne ne sait vraiment. Est-ce qu'on le sera un jour ?



Comme le dit Émile Zola : "Quand on enferme la vérité sous terre, elle s'y amasse, elle y prend une force telle d'explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle ".



Ce témoignage est bouleversant et nous apporte une partie de l'histoire.

J'espère que la famille pourra un jour découvrir la vérité et enfin dormir en paix.

Hiver 1997, j’habite au Mans. Je suis encore au lycée, je n’aurais 18 ans que dans quelques mois, c’est bien dommage, majeure, j’aurais franchi les portes du Palais de Justice du Mans pour assister au procès de Dany LEPRINCE. A cette époque, je collectionne les « nouveaux détectives » qui traitent de l’affaire. Cette histoire je la connais par cœur et j’en connais toutes les failles. Je me revois dans ma chambre ce soir de décembre à chercher une station radio qui puisse m’informer du jugement…. Et enfin je me souviens de la sidération quand j’ai appris la sentence. Je suis passionnée des faits divers mais cette affaire effroyable est celle qui m’a le plus marquée. Aujourd’hui Dany LEPRINCE après 18 années de prison est en liberté conditionnelle en attente d’une révision de son procès. Ce livre est celui d’un homme que la justice a broyé, d’un homme que la justice a séparé des siens, d’un homme que la justice a accusé d’avoir massacré son frère. Je n’ai rien appris de plus que ce que je savais déjà mais je vous conseille ce livre pour comprendre pourquoi Dany LEPRINCE clame si fort son innocence.J’espère du fond du cœur qu’un nouveau procès aura lieu et que peut-être un jour on saura comment et pourquoi toute une famille a été décimée un soir de septembre 1994 dans un petit village de Sarthe.

J'ai trouvé cette histoire très bien écrite.

Cet homme a fait preuve d'un immense courage, sans jamais rien lâcher malgré labperte de ses proxhes probablement manipulés... malheureusement aujourd'hui il n'y a toujours pas de coupable ... un jour peut être...

C'est un fait divers qui a secoué notre département (Sarthe). Trop petite pour m'en souvenir, j'en ai pourtant beaucoup entendu parler. A l'époque (fin des années 90), tout le monde avait son avis sur la question. C'est un sujet qui pouvait revenir au détour d'une discussion, en suivant les rebondissements de l'enquête. J'ai grandi dans un village à quelques kilomètres, alors forcément, l'histoire, on finit par la connaître... Je me suis décidée à lire ce livre, qui fait beaucoup parler ici... Et j'en ai appris tellement de choses !

.

Depuis la nuit du 09 septembre 1994 où des aveux partiels lui sont extorqués après 46h de garde à vue dans des conditions difficiles, il clame son innocence. Cet homme, Dany Leprince, a perdu dans des conditions épouvantables, son frère Christian, sa belle-sœur et deux de ses trois nièces. Solène, 26 mois, échappe miraculeusement à ce carnage... A l'époque, les deux frères et leur famille respectives, vivent côte à côte. Ils sont proches. Proches aussi de leur parents, des agriculteurs du coin, et de leur dernier frère Alain.

Dès les 1ers instants de l'enquête, abattu et choqué par la violence des faits, Dany Leprince se dit quand même que tout ne tourne pas rond dans cette histoire. Pourquoi sa femme était-elle si mutique lorsqu'il rentre chez lui le 4 au soir ? Pourquoi fait-elle une machine en pleine nuit, chose qu'elle ne fait jamais ? Pourquoi et comment Solène s'en est-elle tirée ?!

.

Alors que les preuves s'accumulent et que Dany Leprince a encore foi dans les capacités de la gendarmerie a retrouvé le/les auteurs des faits, il comprend vite que la justice a choisi son coupable idéal et qu'elle fera tout pour l'accabler...

Avec sincérité, Dany Leprince se livre sur sa douleur. D'avoir perdu un frère, une famille. Sa liberté.