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Citation de Partemps


Il se trouve en effet qu’il s’agit finalement d’un règlement de comptes à trois pôles, entre Sartre, Genet et Bataille . En 1952, Bataille est loin d’être inexistant, et même si la gloire de Sartre est alors à son sommet, lui-même est en train de rédiger le manuscrit de L’érotisme et demeure le directeur de la puissante revue Critique. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il se saisit de l’occasion inespérée que représente pour lui la publication du livre de Sartre pour s’expliquer à la fois avec la philosophie en la personne de Sartre, et avec une certaine définition de la littérature en la personne de Genet. Intervention polémique mais qui laisse entendre l’importance, à ses yeux, de l’enjeu : « Tout concourt à faire de ce livre un monument : son étendue d’abord et l’exces­sive intelligence que l’auteur y montre, la nouveauté et l’intérêt renversant du sujet, mais aussi l’agres­sivité qui étouffe et le mouvement précipité que le ressassement, accentue, qui parfois en rend pénible l’assurance. A la fin, le livre laisse un sentiment de désastre confus et d’universelle duperie, mais il met en lumière la situation de l’homme actuel, refusant tout, révolté, hors de lui . » Curieux texte, aussi passionnel finalement à l’égard de Sartre qu’à l’égard de Genet : chaque mot porte dans une explication entre deux pensées majeures qui ne fut jamais aussi directe, qui l’est même plus que dans le moment où Sartre dénonçait L’expérience intérieure et où Bataille répliquait en conviant Sartre à sa conférence sur le péché, tout en sachant parfai­tement, non seulement que Sartre n’aurait avec lui aucun point d’accord, mais tout simplement ne le comprendrait pas.
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