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Citation de Partemps


Ce qui littéralement l’affole, en effet, dans l’œuvre de Genet comme hier dans celle de Bataille, c’est très exactement ce point de nouage, dérobé à toute philosophie de la conscience, entre la vérité sexuelle et la vérité théologique. Sartre bien sûr n’est pas sans le savoir, comme déjà l’étrangeté de son titre le démontre : ce titre renvoie à la fois à l’inscription au cœur du texte de Genet du mot « sainteté » (« saint » Genet) et à la figure tragique du comédien Genest dans la pièce homonyme de Rotrou, tragédie qui s’achève, rappelons-le tout de même pour prendre toute la mesure de l’ambivalence des sentiments de Sartre à l’égard de Genet, par le supplice du comédien sur l’ordre de l’empe­reur. Donc Genet acteur comme son quasi-homo­nyme Genest, Genet vrai faux chrétien (nous avons vu que cette question obsède littéralement Sartre face à Bataille dans « Un nouveau mystique »), Genet jouant à la sainteté (mais qu’est-ce donc qu’un vrai saint ?), à la fois personnage dans le texte et signa­ture au cœur d’un théâtre labyrinthique et baroque. À la condition d’ajouter encore cette dimension que le titre n’indique pas : c’est ouvertement et d’emblée que Genet, tout comme Jouhandeau, place son œuvre sous le signe de la singularité sexuelle, de l’homosexualité.
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