Pourtant, l’histoire de la maison de mon enfance, et en particulier les tentatives maladroites de mon père pour l’améliorer, m’a longtemps remplie de fierté. Cette grande bâtisse clownesque et pleine d’exubérance dont les murs nous ont abrités en toute sécurité. Je suis heureuse de ne pas avoir grandi dans une demeure et une famille où les normes sociales passaient avant tout. Oui, mon père était partisan d’une discipline rigoureuse et ne savait pas nouer des relations simples avec ses enfants, mais c’était aussi un esprit rebelle dans le sens où il se fichait de l’opinion des autres ; quant à ma mère, elle se voulait non-conformiste.