La cohérence interdisciplinaire assure l'unité d'action auprès de la personne. La perspective de la compensation comme une simple pluralité de prestations ne s'accordent pas au vécu situationnel de la personne. si celle-ci ne se réduit pas certes à son handicap, son handicap ne se réduit pas à une contrainte liée délimitée mais caractérisée par sa condition humaine.
L'interdisciplinarité ne recouvre pas seulement de l'unité mais aussi de la diversité. Il s'agit de poursuivre un but commun mais avec des approches distinctes, en considérant la situation de la personne sous des angles respectifs. L'interdisciplinarité implique la différenciation des points de vue par discipline pour interroger la pertinence des objectifs communs, réintroduire le débat à partir d'observations qui questionnent les évidences. C'est la mise en tension des différences.
Énonçant apparemment l'égalité des chances, la loi du 11 février 2005 comporte le risque paradoxal de faire oublier que la déficience à l'origine de la situation de handicap reste un problème pour la personne concernée, quelle que soit la pertinence des modalités compensatoires. La loi peut avoir un effet de bonnes consciences sociale. Non que ses dispositions soient incriminables, mais un dispositif à prétention aussi généreuse et complète comporte le danger de considérer que le problème a trouvé sa solution, alors qu'il restera toujours un problème singulier pour chacune des personnes concernées.
L'éthique et la morale se conçoivent dans un rapport d'interdépendance hiérarchisé. On ne peut tenir un discours éthique (registre de la conviction) en négligeant la nécessité d'un discours moral(registre de la responsabilité). Mais on ne peut fonder les rapports humains sur un essentialisme moral, sous peine de nier la liberté de la personne, autrement dit son essence même. On mesurera la hauteur de l'exigence. La moralité est toujours relative à l'élaboration éthique de la communauté humaine et susceptible de conflictualité avec la liberté de conscience.
La cohérence interdisciplinaire assure l'unité d'action auprès de la personne. La perspective de la compensation comme une simple pluralité de prestations ne s'accordent pas au vécu situationnel de la personne. si celle-ci ne se réduit pas certes à son handicap, son handicap ne se réduit pas à une contrainte liée délimitée mais caractérisée par sa condition humaine.
La mission exercée par les professionnels du secteur social et médico-social relève de la solidarité nationale et ne saurait donc être assurée sans références morales, éthiques et déontologiques, déterminantes pour les buts visés, les pratiques développées et les exigences relatives à l'exercice des métiers.
Chaque professionnel considère que son action ne se suffit pas en soi, n'est profitable à la personne qu'en cohérence avec celle des autres intervenants.
Il me faut reconnaître la supériorité de la règle sur mes préférences, mais aussi de conserver la liberté de l'assumer ou de la refuser.
La compensation comporte le danger d'induire une perspective de résolution.
Adopter une attitude technique permet de se défendre des sentiments que suscite la relation avec le parent, de se protéger contre une identification à sa vulnérabilité et son désarroi devant le handicap ou le trouble psychique. Cette distance est nécessaire. Mais la relation d'aide repose sur le paradoxe de la compétence technique et de l'engagement humain. Il nous faut donc travailler avec ce paradoxe. C'est la condition qui permet à la personne aidée d'élaborer sa situation, à la fois dans la proximité et dans la distance. Il nous faut vivre avec l'usager ce que Paul Fustier appelle des situations métissées.