Là, dans la lueur faible de la bougie, nous avons vu le Dragon Noir perché sur le mur. C'était une créature à l'allure des plus féroces. son corps recouvert d'écailles était aussi noir que la nuit, de la pointe de ses longues griffes crochues au sommet de ses cornes pointues.
" Que fais-tu dans mon palais ? " il m'a lancé d'une voix de tonnerre.
" Pardonnez-moi ", j'ai fait aussi humblement que possible.
" Je creusai un trou de l'autre côté de la terre, et je suis ressorti ici. "
Il m'a regardé avec incrédulité. Je ne pouvais pas lui en vouloir, car j'avais du mal à le croire moi-même.
" Alors tu es un chien étranger ", il a dit pensivement.
" Je suis un chien, pas un cheval ", je me suis indigné. J'ai ajouté un vif " ouaf, ouaf, ouaf " pour le prouver.
" Au Japon, les chiens font " wan, wan, wan ", le second s'est récrié d'un ton sec.
" Mais dans une langue comme dans l'autre, les chiens ne sont pas autorisés dans les jardins du palais ", le premier a renâclé.
" Je suis ici en mission spéciale ", j'ai expliqué d'un air important. " Je cherche la personne la plus loyale de l'empire."
" Seul un chien fou espérerait trouver encore une personne loyale ici ", le premier a crissé.
Les enfants se cramponnaient à Korczak avec la même ardeur que les orphelins qu'il avait laissés rue Krochmalna. Il plaisantait tout en les examinant, et baisait les mains des plus jeunes filles avec une galanterie feinte. Il aimait les taquiner par des questions comme : "As-tu jamais vu une vache à queue verte ?" Il ne se lassa jamais de raconter à ses amis la réponse d'une orpheline : "Et vous ? Avez-vous jamais vu un gâteau avec un hareng dedans ?" Bien qu'il ne restât qu'un soir par semaine à Notre Maison, il faisait toujours une apparition pour les fêtes comme le 1er mai ou Pâques. La veille de Noël, il dansait avec les orphelins autour d'un sapin.